« Si les voitures volantes ne sont jamais arrivées, ce n’est sûrement pas à cause de la bureaucratie céleste. » Voilà un mantra que certains régulateurs AI devraient garder à l’esprit avant de noyer les génies de la techno sous une mer de règlements. Andreessen Horowitz, le montant ultime de la siliconocratie globale, a récemment mis les pieds dans le plat lors du TechCrunch Disrupt 2024. Martin Casado, l’homme en costume à 1,25 milliard de dollars, a exprimé ses préoccupations face à cette précipitation législative qui semble venir, comme les voitures volantes, de nulle part.
De quoi s’agit-il donc ? Les régulateurs, mues par des fantasmes futuristes dignes de science-fiction, essaient de coller des réglementations invisibles sur une technologie à peine définie. Casado, adepte des montagnes russes des startups AI, dont World Labs et Braintrust, nous offre un voyage dans la logique implacable du bon sens. La récente levée de boucliers contre la loi controversée de Californie sur l’IA, SB 1047, en est la parfaite illustration. Plutôt que de nous protéger d’un monstre de sci-fi, cette loi risquait de faire trébucher un écosystème AI bouillonnant.
Cela dit, notre intrépide VC n’est pas pour autant du genre à se ranger dans le camp des « pas de règles ». Il souligne la nécessité de comprendre les risques marginaux spécifiques liés à l’IA, à savoir : « comment se distingue-t-elle de l’usage d’un bon vieux Google ou d’Internet ? ». Une fois cette différence bien identifiée, de nouvelles politiques adaptées peuvent être envisagées.
« Les politiques doivent être aussi intelligentes que l’IA qu’elles cherchent à encadrer. »
Tandis que la foule soulève des contre-arguments inspirés des outrages passés de l’Internet et des réseaux sociaux, comme les cas tristement célèbres de la cyberintimidation ou des bulles de filtres, Casado reste stoïque. Oui, admet-il, des erreurs ont été commises. Mais corriger celles-ci en surchargeant l’IA de responsabilités qui ne lui incombent pas n’est qu’une fuite en avant. Pour lui, la leçon à tirer des ratés du passé est de fixer un cadre aux technologies incriminées, pas de punir l’IA pour des péchés qu’elle n’a pas encore commis.
Alors, que faire si l’on « se plante » avec les réseaux sociaux ? Casado propose de corriger le tir là où il a dévié, plutôt que de croire que l’IA sera le Chevalier Blanc de la régulation. « Si on s’est planté avec les réseaux sociaux, on ne va pas corriger ça en passant la patate chaude à l’IA », dit-il avec une dose bien dosée de clairvoyance.
En attendant que les législateurs et l’IA trouvent un terrain d’entente, rappelons-nous qu’une technologie n’est ni angélique ni démoniaque par nature. C’est souvent l’usage humain qui la teinte de ses ambitions. En fin de compte, peut-être avons-nous plus à craindre des IA qui calculent mal l’addition des risques marginaux que des voitures volantes qui atterrissent en nos jardins. Et rappelez-vous : l’IA, c’est comme l’humour, si vous devez l’expliquer, c’est que c’est raté !
Source : Techcrunch