Qu’est-ce qui pousse actuellement tant d’entreprises à se tourner vers Agicap pour la gestion de leur trésorerie? Dans un monde financier où la multiplicité des comptes bancaires est la norme — chaque client d’Agicap en ayant en moyenne 15 — les défis pour les directeurs financiers sont nombreux. Comment garantir suffisamment de liquidités dans chaque compte pour payer employés et fournisseurs, surtout à l’international ?
Pour répondre à ces problématiques, Agicap centralise les données financières et facilite la prévision des positions de trésorerie futures. Cette startup de Lyon a réalisé une levée de fonds de série C de 45 millions d’euros auprès d’un unique investisseur, AVP, anciennement Axa Venture Partners. Pourtant, que signifie réellement cette injection de fonds pour l’avenir de la startup ?
En 2021, en pleine effervescence numérique durant la pandémie, Agicap avait déjà levé 100 millions de dollars, atteignant alors une valorisation de 415 millions d’euros. Cependant, alors que la valorisation reste secrète, elle aurait « substantiellement » augmenté, d’après le co-fondateur et directeur général, Sébastien Beyet. Est-ce un signe de confiance ou un simple jeu de chiffres ?
L’essentiel réside dans la capacité d’Agicap à se concentrer sur un marché de niche.
Là où de nombreuses fintechs s’éparpillent, Agicap réussit par son strict focus sur la gestion de trésorerie, un domaine encore largement sous-exploité. Une récente enquête auprès de 500 directeurs financiers européens a révélé que 80 % utilisent Excel pour gérer leurs prévisions de trésorerie. Comment une telle dépendance à des outils rudimentaires peut-elle perdurer ?
Agicap devient la plaque tournante pour la synchronisation des données des comptes bancaires, institutions de crédit et solutions ERP, permettant non seulement la visualisation mais aussi le transfert direct de fonds depuis son interface. La startup prend-elle ainsi un rôle indispensable dans le quotidien des départements financiers ?
Avec déjà 8,000 clients, dont la moitié en France, Agicap vise les sociétés de taille moyenne, générant jusqu’à 500 millions d’euros de revenus annuels. Grâce à de nouvelles fonctionnalités, telles que la gestion des comptes créditeurs et débiteurs, l’entreprise est sur le chemin de l’innovation constante. L’avenir d’Agicap repose-t-il sur sa capacité à anticiper les besoins complexes des directeurs financiers ?
Malgré la rentabilité déjà atteinte sur une base de trésorerie, cette levée de fonds permet à Agicap d’investir dans la gestion du risque de change et du crédit. Cependant, la startup n’entend pas devenir une banque et resterait focalisée sur le développement de logiciels. Pourquoi cette aversion pour les produits de crédit directe, et comment cela influencera-t-il la croissance de l’entreprise ?
La question demeure : Agicap est-elle en passe de réinventer la gestion financière à travers l’Europe, ou s’agit-il d’une simple évolution d’un marché de niche ?
Source : Techcrunch