Comment l’avenir de l’éducation sera-t-il impacté par l’introduction de l’IA dans les salles de classe? À l’heure où OpenAI dévoile son nouveau programme d’enseignement dédié à l’IA, les enseignants se retrouvent face à un dilemme entre innovation et éthique. L’initiative qui vise à intégrer ChatGPT comme outil pédagogique est-elle réellement bénéfique pour l’éducation? Ou masque-t-elle des enjeux plus préoccupants?
OpenAI propose désormais un cours en ligne gratuit à destination des enseignants du primaire et du secondaire afin de les préparer à l’utilisation de ChatGPT dans leurs classes. Développé en partenariat avec l’organisation à but non lucratif Common Sense Media, ce programme d’une heure aspire à démystifier l’IA et ses applications pédagogiques. Cependant, derrière cette initiative positive, y a-t-il des préoccupations légitimes quant aux limites de l’intelligence artificielle?
Lancé dans plusieurs écoles aux États-Unis, le programme affiche déjà des avis positifs selon OpenAI, avec 98% des participants ayant apprécié l’apport des nouvelles idées. Pourtant, certaines voix s’élèvent pour exprimer des réserves. À l’Université de l’Illinois à Urbana-Champaign, Lance Warwick, professeur de sport, s’inquiète d’une potentielle banalisation de l’IA sans une compréhension approfondie de ses implications éthiques. Comment s’assurer que les enseignants disposent de toutes les informations nécessaires pour un usage éthique de ces technologies?
Le débat autour de l’utilisation de l’IA en éducation met en lumière des tensions entre innovation technologique et responsabilité éthique.
Toutefois, certains enseignants trouvent une utilité à ces outils. Sin á Tres Souhaits, artiste visuel et éducateur, déplore toutefois le manque de transparence d’OpenAI concernant l’utilisation des contenus générés par leurs logiciels. Si les enseignants créent du contenu via ces plateformes, qui en détient réellement la propriété? OpenAI affirme ne pas vendre les données utilisateurs et respecter la propriété des utilisateurs sur les contenus générés. Mais pourquoi ces assurances ne satisfont-elles pas tout le monde?
Face à ce contexte, l’UNESCO a appelé l’année dernière à une régulation de l’utilisation de l’IA dans les écoles, soulignant la nécessité de fixer des limites d’âge et des protections pour la vie privée. Pourtant, l’avancée de ces régulations reste faible. Pourquoi donc les progrès tardent-ils autant sur ce plan crucial? D’autant plus que les sceptiques voient dans cette absence de diversité une monopolisation persistante par des géants technologiques.
En parallèle, certains voient une porte ouverte pour des bénéfices potentiels, à condition d’intégrer l’IA de manière « réfléchie » et « responsable ». Josh Prieur, ancien enseignant et actuel directeur produit chez Prodigy Education, soutient que l’éducation pourrait elle-même démystifier les peurs entourant la technologie si les usages sont bien encadrés. Mais comment garantir ces conditions dans un environnement éducatif déjà en crise?
Alors qu’OpenAI fait des efforts évidents pour s’imposer dans le secteur éducatif, notamment avec l’arrivée de Leah Belsky pour diriger les initiatives éducatives, le marché semble encore divisé. Le scepticisme des pédagogues ralentit une adoption plus large. Enquête après enquête, les éducateurs restent prudents, accentuant l’urgence d’un débat nécessaire sur l’impact potentiel et réel de l’IA dans nos écoles. L’avenir de l’éducation se décide maintenant: l’IA sera-t-elle à la hauteur des promesses ou révélera-t-elle des failles insoupçonnées?
Source : Techcrunch