Peut-on vraiment faire confiance aux services de prêt instantané proposés par certaines fintechs ? Le procureur général de Washington D.C. a intenté une action en justice contre Earnin, une société de prêts sur salaire immédiats, pour avoir prétendument commercialisé de manière trompeuse des prêts illégaux à taux d’intérêt élevé. Mais qu’en est-il vraiment de ces services qui promettent monts et merveilles aux consommateurs ?
Earnin, star montante des fintechs, permet à ses utilisateurs d’obtenir des avances sur salaire allant jusqu’à 750 dollars par période de paiement, sans intérêt ni vérification de crédit apparente. Cependant, un examen plus attentif révèle l’existence de frais annexes, tels que les fameux frais de « Lightning Speed ». Les utilisateurs paient-ils réellement pour leur « gratuité » ?
La question n’est pas seulement ce que ces fintechs offrent, mais à quel prix caché le font-elles réellement ?
Selon le procureur général, ces frais cachés représenteraient un taux d’intérêt effectif moyen de 300 %, bien au-delà du seuil légal de 24 % fixé par le district. De plus, Earnin n’aurait pas la licence adéquate pour opérer dans la région. Pourtant, l’entreprise défend son modèle, affirmant offrir une solution sans coût pour ceux qui acceptent d’attendre quelques jours pour recevoir l’argent. N’est-ce pas une contradiction évidente qui mérite d’être explorée ?
L’histoire d’Earnin n’est pas isolée. En 2018, la société avait levé 125 millions de dollars de fonds auprès de grands noms du capital-risque, prouvant l’attrait de son modèle. Son fondateur, Ram Palaniappan, avait alors vanté la justice de permettre aux travailleurs de percevoir leur salaire à l’avance. Mais la justice perçue par quelques-uns est-elle la justice réellement distributive ?
Les nuages s’amoncellent autour des prêts instantanés sans frais apparents. La FTC a récemment pris des mesures contre le neobanque Dave pour des allégations similaires. De plus, le CFPB a poursuivi SoLo Funds, une autre fintech de prêts aux consommateurs, en mai dernier. Regarde-t-on ici le début d’une véritable révolution réglementaire ?
D’autres acteurs continuent pourtant de se lancer, comme Chime, qui a récemment introduit une fonctionnalité similaire, vantant elle aussi l’absence d’intérêt et de frais obligatoires. Quels seront les prochains sur la liste des régulateurs ? Avec de nouvelles protections réglementaires prévues pour 2025, l’évolution de ce secteur sera à suivre de près.
La question reste entière : ces services de prêt sont-ils des solutions innovantes pour ceux qui vivent au jour le jour, ou sont-ils des pièges financiers déguisés en aides providentielles ? En étudiant les actions en justice et les futurs règlements, quelle sera la véritable issue pour ces fintechs ?
Source : Techcrunch