Qui sont les nouvelles figures clés de l’Union Européenne pour encadrer les géants de la tech et favoriser l’innovation à l’échelle du continent ? À la lumière d’accords politiques conclus, trois commissaires sont sur le point de marquer une nouvelle ère dans la gestion des politiques technologiques de l’UE. Le Parlement européen ayant trouvé un compromis sur les nominations, tout semble prêt pour que la nouvelle Commission européenne prenne ses fonctions dès le 1er décembre. Mais quels enjeux majeurs ces dirigeants devront-ils relever ?
Commençons par Teresa Ribera Rodríguez, future vice-présidente exécutive chargée de la Transition propre, juste et compétitive. En plus de succéder à Margrethe Vestager dans l’application des règles de concurrence, Ribera Rodríguez supervisera la mise en œuvre de textes phares tels que le Digital Markets Act (DMA). Comment les éditeurs majeurs comme Apple ou Meta s’adapteront-ils aux nouvelles règles de transparence et d’interopérabilité ? Le rôle de la Commission dans l’application stricte de ces lois sera-t-il suffisant pour vraiment rééquilibrer le pouvoir technologique ?
Alors que l’UE cherche à renforcer la souveraineté technologique et sécuriser les données des citoyens, Henna Virkkunen, en tant que vice-présidente exécutive de la Souveraineté technologique, sécurité et démocratie, devra mener la régulation des technologies web et veiller à l’adoption du Digital Services Act (DSA). Mais dans un contexte géopolitique incertain, notamment avec les tensions transatlantiques, comment Virkkunen implementera-t-elle la régulation sans heurter les équilibres diplomatiques ? Les réseaux sociaux et autres plateformes numériques joueront-ils le jeu ou résisteront-ils aux nouvelles obligations en termes de contenus illégaux ?
Dans cette dynamique, les nouvelles figures de l’UE doivent naviguer entre innovation et régulation, une tâche complexe mais cruciale.
En parallèle, Ekaterina Zaharieva, en tant que Commissaire pour les Startups, la Recherche et l’Innovation, aura pour mission de dynamiser un écosystème de start-ups en quête de scalabilité. La promotion de l’Innovation Act européen, qui vise à faciliter l’accès au capital-risque ainsi que le développement de technologies par des « sandboxes » réglementaires, saura-t-elle soutenir efficacement les jeunes pousses européennes ?
Alors que la présidente von der Leyen met l’accent sur la conformité rapide des textes et la lutte contre les acquisitions nuisibles au sein de l’écosystème tech européen, la question des « killer acquisitions » persistera-t-elle ? Avec l’influence croissante des plateformes sur le marché européen, les start-ups locales auront-elles une chance égale de prospérer face aux acteurs mondiaux en place ?
En définitive, ces figures clés de l’UE ne devront pas seulement faire preuve de rigueur réglementaire, mais aussi de flexibilité stratégique. Les enjeux sont grands : consolidation de la stratégie numérique de l’UE, renforcement de la compétitivité des entreprises technologiques européennes, et développement d’une innovation éthique et durable. Leur succès dépendra en grande partie de leur capacité à équilibrer ces éléments souvent contradictoires.
À quel point l’Union Européenne parviendra-t-elle à maintenir son cap dans le paysage numérique en rapide mutation ? Les nouvelles priorités politiques et économiques, avec leurs implications profondes, seront-elles suffisantes pour atteindre les objectifs ambitieux de l’Europe technologique ?
Source : Techcrunch
