« Quand on fait des briques, mieux vaut éviter de trébucher sur ses propres pavés. » Ainsi pourrait être qualifiée l’épopée somme toute étonnante de la startup Nebius qui a fait son grand retour, incognito, sur le marché de la Bourse.
Imaginez une entreprise qui prend des airs de fantôme, un peu comme ces soirées où personne ne sait comment vous êtes arrivé là. C’est une entrée pour le moins discrète que Nebius a réalisée à la Nasdaq le 21 octobre dernier, surprenant plus d’un trader par son retour inattendu. Nebius, autrefois connu sous le nom de Yandex N.V., émerge des vestiges de l’ancien géant russe de l’Internet Yandex, un peu comme le phénix renaît de ses cendres, mais avec des circuits imprimés.
Ce retournement de situation mérite bien une mention spéciale dans le Guinness des objets financiers insaisissables. L’ex-Yandex, empêtré dans des tensions géopolitiques dues à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, a délibérément décidé de vendre ses actifs russes en 2024. Grâce à un tour de passe-passe digne d’un magicien tech, l’entité rescapée a changé de nom pour devenir Nebius AI, une startup ambitieuse qui propose des services de calcul IA depuis les paisibles contrées de la Finlande.
Bien plus qu’un simple simulacre de startup, Nebius réinvente les paradigmes du phénix boursier.
Sous la direction d’Arkady Volozh, le cofondateur de Yandex au pedigree prestigieux, Nebius ambitionne de devenir le leader européen du traitement de puissance GPU en tant que service. Cette startup, pas si nouvelle donc, a déjà mis en place un centre de données en Finlande et nourrit de grandes ambitions sur le marché américain, notamment avec l’ouverture prévue d’un cluster GPU à Kansas City.
Malgré un retour en bourse chaotique, Nebius ne manque pas de panache. Avoir suspendu sa cotation pour la réactiver sous un nouveau nom garde un aspect inédit. Wall Street a eu besoin de lectures attentives pour comprendre ce film au scénario si peu orthodoxe, illustrant une fois de plus que rien ne sert de clignoter si vous ne savez pas quand illuminer.
En lice avec des géants du cloud comme CoreWeave, Nebius entend bien tirer son épingle du jeu. Outre son activité phare de vente de calculs dits « GPU-as-a-service », la société réunit d’autres joyaux technologiques tels qu’Avride, fabricant de véhicules autonomes, et Toloka, qui allie intelligence artificielle générative et éducation en ligne. Comme quoi, même en IA, tout est une question de pilotage.
Pour les sceptiques, sachez que Nebius semble plus ambitieuse que la moyenne : elle s’efforce de se rapprocher de ses clients via une stratégie de co-location et envisage de tripler la capacité de ses centres de données en Finlande. Et qui sait, peut-être que d’ici quelques années, cette nébuleuse tech vous surprendra par des cheveux au vent, sans conducteur! Une chose est sûre : dans cette industrie, rien n’est gauche, tout n’est que virage.
Et vous, chers lecteurs, êtes-vous prêts à parier sur le champion des montagnes russes de la bourse ? Avec Nebius, mieux vaut être prêt à affronter un circuit intensif… de données !
Source : Techcrunch