« Un spécialiste, c’est quelqu’un qui en sait toujours plus sur de moins en moins, jusqu’à savoir tout sur rien. » Vous sentez l’ambiance ? Aujourd’hui, on va plonger dans l’univers fascinant de Rivian, le constructeur de véhicules électriques, qui sait manifestement tout sur l’art de jongler avec les milliards — ou du moins, avec le ministère de l’Énergie des États-Unis.
Sous les feux des projecteurs, Rivian s’est récemment emparé d’une promesse charmante de prêt de 6,6 milliards de dollars (rien que ça) de la part du DOE. Vous vous dites sûrement « ça doit être Noël avant l’heure ! » Mais non, c’est juste pour relancer la construction de leur giga-usine en Géorgie. Vous savez, celle qui devrait théoriquement produire des milliers d’emplois (7 500 pour être précis). Cela dit, si l’on se réfère au calendrier, les horloges Rivian semblent fonctionner sur un fuseau horaire à part, puisque l’usine ouvrira ses portes en 2028, bien après la date initialement prévue de 2024.
Tout cela ne s’est pas fait sans rebondissements, bien sûr. En décembre 2021, Rivian envisage déjà un deuxième terrain de jeu, une usine toute belle et toute neuve à l’est d’Atlanta. L’objectif ? Doubler la capacité de production annuelle de sa première usine à Normal, Illinois. Normal, quelle ironie… Sauf que, manque de cash oblige, Rivian a mis ce projet en pause, voire complètement détourné. Il a fallu attendre mars 2024 pour que les projecteurs se braquent à nouveau sur leur nouveau véhicule, le R2 SUV, produit finalement dans leur « normalissime » usine d’Illinois.
Rivian, c’est un peu comme cet ami qui promet de ramener les chips pour la soirée, mais qui finit par emporter seulement les serviettes en papier en disant que c’est plus écolo.
Mais reprenons un instant notre souffle. L’État de l’Illinois a généreusement offert la somme coquette de 827 millions de dollars en incitations pour soutenir ce projet faramineux. Pourquoi pas ? Après tout, d’autres géants de l’automobile ont bien reçu des aides similaires : Tesla a eu droit à 465 millions en 2009, sans parler d’un engagement mastodonte de 9,2 milliards pour Ford pour ses aventures de batterie. Quant à Rivian, un petit détour par le Nevada aurait pu leur donner quelques idées, où Redwood Materials joue aux écolos avec ses batteries recyclées grâce à un prêt de 2 milliards.
En somme, Rivian semble être un maestro de la promesse — un spécialiste des aller-retours budgétaires, pourrait-on dire. Mais dans ce monde empreint de fusions et acquisitions électriques, la patience est une vertu, tout comme celle d’attendre quatre ans de plus pour voir leur usine en Géorgie sortir de terre.
Et pour finir sur une note fun : Rivian, c’est un peu le GPS du monde électrique. Toujours recalculant son itinéraire, mais se perd toujours en chemin. Vivement qu’ils passent à la mise à jour !
Source : Techcrunch