« Quand la vie te donne des citrons, fais une limonade. Ou dans notre cas, quand elle te coupe l’accès au gallium, trouve un autre cocktail technologique! »
Attachez vos ceintures, car depuis aujourd’hui, il n’y a plus d’exportation de gallium, de germanium et d’antimoine en provenance de la Chine vers les États-Unis. La décision officielle tombe comme le couperet d’un guillotin, un jour après que les États-Unis ont annoncé qu’ils allaient resserrer davantage les exportations technologiques à destination de la Chine. En cause, les fameuses micro-puces dans lesquelles se cachent bien des secrets d’espion.
Dans le jargon bien rodé de la diplomatie économique, il s’agit de ces matériaux qui pourraient aisément décrocher un rôle dans un film d’action : les « articles à double usage ». En clair, ils pourraient intéresser aussi bien un geek passionné par les fusées à farine qu’un général sur son tableau de guerre. Pour l’instant, le graphite bénéficie d’une tolérance sous condition, mais la tension monte crescendo!
Face à la volonté, le manque de gallium devient un souci mineur.
Mais pourquoi cet émoi autour de noms qui ronronnent comme des adresses secrètes de la NASA? Eh bien, gallium et germanium sont essentiels pour les semi-conducteurs (ces bouts de matière qui font battre nos cœurs technologiques), avec le germanium aussi occupant une place de choix dans les câbles à fibres optiques et les cellules solaires. Quant à notre ami antimoine, il aime se cacher dans les endroits les plus insolites, des obus de chasse aux batteries, en passant par les lunettes de vision nocturne.
Le hic, c’est que la Chine produit une grande part de ces matériaux : 48 % pour l’antimoine, 59,2 % pour le germanium raffiné et 98,8 % pour le gallium raffiné. Résultat, les États-Unis sont désormais en quête frénétique de nouvelles ressources, tandis que les prix flambent à une cadence que même un fusée ne pourrait pas suivre. Oui, les cours de l’antimoine trioxide ont explosé de 228 % depuis le début de l’année. Quand on dit qu’il faut toujours avoir un plan B dans la vie!
Cela dit, nos amis chinois ne sont pas en reste. Depuis que l’Oncle Sam a joué la carte du blocus technologique, la Chine se démène pour prouver son indépendance. HarmonyOS a vu le jour comme un phénix et on murmure dans les couloirs du Web que les puces Huawei jouent les chefs sur des projets d’intelligence artificielle alléchants. On en oublierait presque le Beidou, ce système de navigation qui rivalise avec les GPS mondiaux.
Source : Engadget