« Dans l’univers des licornes et des créateurs de logiciels, parfois, ce sont les nuages qui jettent de l’ombre sur les géants… » Imaginez une scène digne d’un théâtre moderne : Microsoft, entouré de son entourage numérique, vient de se faire interpeller par le tribunal britannique des désaveux compétitifs, avec en poche une facture faramineuse de 1 milliard de livres ! Tout cela à cause, à ce qu’il paraîtrait, des frais de licences Windows Server. Que de rebondissements dans l’air nuageux !
Pour ajouter au drame, cette poursuite accuse le colosse du logiciel d’avoir taxé de manière exorbitante les clients d’Amazon AWS, Google Cloud Platform et Alibaba Cloud. Ces malheureux auraient ainsi payé le prix fort pour intégrer Windows Server à leur panoplie de services, contrairement à ceux utilisant le chouchou de Microsoft, Azure. Une affaire qui semble nuageuse mais certainement pas que légèrement brumeuse.
« Dans cette compétition cloud, Microsoft pourrait-elle avoir mis la barre troposphérique un peu trop haut ? »
Le contexte est aussi nuageux qu’une journée londonienne typique : houleux. En effet, le géant de Redmond fait déjà face à des critiques grandissantes concernant ses pratiques commerciales sur le secteur du cloud. Aux États-Unis, c’est une enquête antitrust qui a été ouverte. Tandis qu’en Europe, divers régulateurs ont commencé à jeter un œil inquisiteur sur les pratiques des géants du cloud, s’intéressant particulièrement à celles d’Amazon et de Microsoft.
En juillet dernier, une autre bombe nuageuse s’est abattue sur Microsoft : un arrangement à propos des mêmes pratiques en Europe a été conclu pour plusieurs millions d’euros, quitte à transformer cette affaire en un feuilleton judiciaire digne des meilleures séries. Les détracteurs y voient là une motivation supplémentaire pour pousser leurs revendications au Royaume-Uni.
Ajoutez à cela que ce procès britannique est financé par LCM Funding UK Limited, attiré par le reluisant potentiel d’un retour sur investissement jurisprudentiel. La figure de proue de cette bataille judiciaire n’est autre que Dr. Maria Luisa Stasi, une experte en droit de la concurrence et régulation des marchés numériques, armée de sa plume acérée.
Selon elle, Microsoft pénalise les entreprises britanniques préférant les services clouds de Google, Amazon et Alibaba en gonflant leurs frais de licences Windows Server, espérant les inciter in fine à choisir Azure. Dr. Stasi se propose de récupérer ce qui a été « injustement sur-facturé ». Les entreprises britanniques, quant à elles, se retrouvent automatiquement incluses dans l’action collective, sauf contre-indication de leur part. Traduction : c’est un peu comme être invité à une fête surprise, mais sans savoir ce que vous allez y gagner.
Nous avons sollicité Microsoft pour obtenir sa réaction sur ce sujet ô combien sulfurique. Revenons toutefois à notre belle conclusion : à force de vouloir « nager dans les nuages », Microsoft pourrait bien prendre un coup de tonnerre juridique. Convaincant, non ?
Source : Techcrunch