La fusion entre Vodafone et Three, pourquoi maintenant ? L’annonce récente par l’autorité britannique de la concurrence mettant fin à plusieurs mois de spéculations en approuvant sous conditions la fusion entre ces deux opérateurs majeurs a fait couler beaucoup d’encre. Mais comment en est-on arrivé là ? Quels sont les enjeux cachés derrière cette décision complexe ?
Depuis leur intention de fusion en juin 2023, les noms de Vodafone et Three sont sur toutes les lèvres. Pourtant, cette transaction de 19 milliards de dollars n’était pas sans embûches. Pourquoi une telle attention ? Simplement parce que ces deux géants des télécommunications possèdent leur propre infrastructure, au même titre que O2 et EE. Dès le début, les régulateurs ont placé cette fusion sous le microscope. Initialement en janvier avec l’enquête de première phase de la Competition and Markets Authority (CMA), puis en juin pour une analyse plus approfondie du marché. Qu’ont-ils découvert durant leurs investigations ?
En septembre, les conclusions provisoires du CMA ont jeté un pavé dans la mare en révélant que la fusion aurait pu entraîner des hausses de prix, une dégradation des services et une réduction des investissements. Cependant, au lieu de bloquer purement et simplement l’accord, le régulateur a proposé des solutions. Était-ce le signe d’une envie de compromis, ou d’une stratégie face à des enjeux économiques plus larges ?
L’aspect comportemental des remèdes suggère une nouvelle approche pragmatique dans le secteur des télécommunications.
Finalement, le CMA a donné son feu vert, mais pas sans imposer des conditions strictes. Les deux sociétés doivent s’engager légalement à investir massivement dans le déploiement du réseau 5G au Royaume-Uni. De plus, elles devront plafonner certains tarifs mobiles et maintenir des termes contractuels préexistants pour les opérateurs mobiles virtuels (MVNOs) pendant trois ans. Qui bénéficiera réellement de ces engagements, les consommateurs ou les entreprises ?
Margherita Della Valle, PDG de Vodafone Group, affirme que cette décision « crée une nouvelle force » sur le marché britannique des télécommunications, promettant une couverture plus large et des connexions de meilleure qualité. Est-ce là le début d’une nouvelle ère pour les télécommunications locales où l’innovation et la concurrence se disputent ardemment la première place au profit des utilisateurs ?
Bizarrement, les ajustements requis restent purement comportementaux. Contrairement à d’autres cas en Europe où des fusions de ce type avaient nécessité des changements structurels, comme la revente de certaines activités, le CMA montre ici une souplesse. Est-ce une reconnaissance que trois opérateurs bien dotés pourraient en effet dynamiser la concurrence plus efficacement que quatre moins robustes ?
Le suivi de ces engagements sera rigoureusement assuré par le CMA et Ofcom, confrontant la décision d’aujourd’hui aux réalités de demain. Est-ce que cette fusion, encadrée par des obligations rigoureuses, créera véritablement un marché plus compétitif et profitable à tous, ou est-ce simplement un mirage commercial bien orchestré ?
Source : Techcrunch
