« Si vous pensez que les mathématiques sont difficiles, essayez l’IPO. » C’est ainsi que l’on pourrait résumer le cheminement de Zopa, cette néobanque britannique qui a préféré cultiver son terrain de jeu plutôt que de s’aventurer sur les montagnes russes du marché boursier.
Eh oui, tandis que Klarna fait la causette sur ses envies d’IPO pour 2025, Zopa sort de sa poche une levée de fonds de 80 millions d’euros, presque en chuchotant que la bourse, franchement, c’est pas pressé. Leur CEO, Jaidev Janardana, a annoncé que « l’entrée en bourse, ce n’est vraiment pas une priorité ». Quel comble pour une néobanque qu’on disait prête à marcher dans les pas de l’IPO ! Et pourtant, Zopa a planqué dans son coffre suffisamment de cash et un minuscule emprunt de 75 millions de livres à rembourser dans quelques années.
Profitabilité, croissance… Zopa n’a pas à rougir. À grand renfort de chiffres, on apprend qu’ils prévoient une base de 1,4 million clients et 5 milliards de livres en dépôts avant que l’année ne s’achève. Écoutons donc Janardana nous vanter l’année 2024, où pour la première fois, Zopa a surfé sur une pleine année de bénéfices. Il faut dire qu’en 2021, quand Zopa frappait de ses souliers le pavé financier avec ses IPO ambitions, ils n’avaient pas encore cette douce sensation de profit entre les mains.
Zopa avance à grands pas, mais l’IPO reste dans ses rêves lointains.
Une chose est sûre, Zopa est un dinosaure face aux startups fraîchement débarquées. Né en 2005, le pionnier du prêt peer-to-peer a su se réinventer en 2020 en décrochant une licence bancaire et en lançant des produits d’épargne et de prêts. Mais contrairement à d’autres, Zopa n’a pas été aspiré par les sirènes des crypto-monnaies. Janardana reste prudent et affirme vouloir uniquement des produits que le commun des mortels peut comprendre. Sage comme une image, Zopa continue paisiblement son expansion au Royaume-Uni, sans précipitation internationale.
Pour 2025, Zopa prévoit de lancer ses premiers comptes courants et de diffuser toujours plus d’intelligence artificielle dans ses bureaux. De l’écriture de code à l’accueil client, l’IA est la veilleuse de leur ambition. Avec des partenaires comme Octopus Energy en poche, Zopa continue de tisser sa toile astucieusement, alors que l’investisseur vedette de leur financement n’est autre qu’A.P. Moller Holding. Oui, celui-là même qui détient les fameux Maersk et… surprise, la Danske Bank !
Alors, Zopa prouve une fois de plus que chaque chose en son temps : des bénéfices d’abord, le reste est simplement la cerise sur le gâteau. Pendant que certaines entreprises se perdent dans la tempête d’un IPO, Zopa reste ancrée solidement. Et comme on dit dans le métier : à quoi bon courir quand on peut marcher sur un chemin pavé de bonnes intentions et de bénéfices sonnants et trébuchants ?
Source : Techcrunch