La technologie envahit-elle progressivement l’industrie du divertissement? Dans un monde où l’Intelligence Artificielle semble déborder tous les secteurs, il apparaît que YouTube et l’agence CAA ont décidé de conjuguer leurs forces pour protéger les stars contre l’exploitation de leur image générée par des IA. Mais pourquoi YouTube ressent-il le besoin de collaborer avec l’une des agences de talents les plus influentes au monde?
Selon une annonce faite sur le blog officiel de YouTube, la plateforme vidéo s’associe à la CAA pour aider ses acteurs et athlètes de haut niveau à surveiller leurs contenus générés par l’IA. En quoi consiste cette « gestion de la ressemblance » que YouTube projette de tester avec des noms primés et des athlètes de la NBA et NFL, tous gérés par la CAA? YouTube met à disposition une technologie permettant d’identifier ces contenus et de faciliter la procédure pour demander leur retrait via un processus de plainte pour atteinte à la vie privée.
Il est intéressant de noter que la CAA, grâce à ses services comme le CAAvault, a déjà une longueur d’avance en numérisant et sécurisant l’image numérique de ses clients. Pourquoi YouTube a-t-il choisi de tester cette technologie, d’abord en partenariat avec la CAA, avant de la rendre accessible à d’autres créateurs et artistes de sa plateforme? Peut-être est-ce une façon pour YouTube de garantir que ses tests se feront dans un environnement contrôlé, avec des personnalités déjà sensibilisées à la protection de leurs droits digitaux.
Dans un climat de méfiance croissante envers l’IA, YouTube proactive sur la défense des droits numériques.
Ces dernières années, une tension palpable s’est installée entre les plateformes technologiques et les créateurs de contenu, notamment lorsque l’IA est utilisée pour entraîner des modèles de langage sur des données protégées par le droit d’auteur. L’impact est visible à Hollywood où des célébrités acceptent à contre-cœur que leurs voix soient reproduites par des IA sous licence, tandis que d’autres s’opposent fermement à de telles pratiques. Est-ce seulement une question de droits d’auteur, ou s’agit-il d’une lutte plus large pour la préservation de l’image humaine face aux avancées technologiques?
Dans une récente interview podcast, Lisa Kudrow exprimait ses craintes face à l’utilisation d’avatars numériques d’acteurs comme Tom Hanks et Robin Wright, laissant entrevoir un avenir où l’authenticité et la fraîcheur des performances humaines seraient menacées. Faut-il voir cet accord entre YouTube et la CAA comme un rempart contre une dérive inéluctable de l’IA dans les productions audiovisuelles?
Le débat sur le rôle future de l’IA dans l’industrie créative reste ouvert. YouTube amorce un chantier qui pourrait redéfinir les contours de la propriété intellectuelle et de la protection des droits numériques des artistes. Mais peut-on réellement faire confiance à l’IA pour gérer l’image des stars sans dénaturer la créativité humaine?
Source : Engadget
