« L’absurde est la seule raison pour laquelle l’homme devrait vivre. » — Albert Camus aurait probablement apprécié le feuilleton en cours entre Microsoft et OpenAI. Pourquoi ? Car dans la course à l’intelligence générale artificielle (AGI), il semblerait que les dollars aient pris le volant, laissant la technologie faire du stop. D’après un nouveau rapport de The Information, la notion de l’AGI se réduit chez ces deux géants à une histoire de profits mirobolants. Bienvenue dans le monde fabuleux d’OpenAI, où la véritable intelligence se mesure en dollars plutôt qu’en calculs complexes.
Tandis que les puristes du code s’arrachent les cheveux en criant au blasphème technologique, Microsoft et OpenAI ont une petite comptine personnelle pour l’AGI : la magie se produira quand l’IA rapportera 100 milliards de dollars. On se demande ce qui leur a pris. Peut-être qu’ils ont décidé que l’AGI devait financer leur propre club de yacht futuriste ?
Sous machine learning, le bénéfice avant le cerveau est le roi.
C’est là le hic : OpenAI semble être dans le rouge pour encore quelques années, et a prévenu ses investisseurs qu’ils ne verront probablement pas le moindre bénéfice avant 2029. Mais Microsoft n’est pas pressé, car d’ici là, ils profiteront des jouets technologiques d’OpenAI tant qu’une déclaration surprise d’AGI ne vient pas les prendre de court. Pas avant que leurs livres comptables ne brillent sous l’éclat de milliards supplémentaires.
Avec tout ce vacarme, nombreux sont ceux qui ont spéculé sur l’échappatoire potentielle pour OpenAI, déclarant l’AGI plus tôt pour damer le pion à Microsoft. Cependant, leur contrat scellera vraisemblablement cette relation technologique pour au moins les dix prochaines années. Accord ou pas, il est crucial de se rappeler que l’AGI reste une définition brumeuse, souvent à la merci de celui qui tient le micro le plus fort, ou dans ce cas-ci, le plus riche.
Récemment, le modèle o3 d’OpenAI a lui aussi attisé le débat, certains y voyant un saut de géant vers l’AGI, tandis que d’autres ne sont pas convaincus. En effet, ce modèle plus performant pourrait bien engendrer des factures salées de calcul informatique, érodant peut-être encore plus ces précieuses marges bénéficiaires censées annoncer l’illumination AGI. Si le modèle affiche de nouvelles promesses, il rappelle tout autant que l’AGI n’est pas synonyme de gratuité magique.
Ainsi, tandis que Microsoft et OpenAI naviguent à travers ce paysage technologique aussi brumeux, il est essentiel de se souvenir d’une chose : dans ce jeu, l’absurde ironiquement se tient au sommet, couronné par des lingots d’or. Après tout, qui aurait cru que l’intelligence artificielle, cette création la plus rationnelle, oscillerait principalement autour de profits entrepreneuriaux ? Prenons ça comme une leçon : avant de plonger dans l’entreprise d’intelligence ultime, mieux vaut s’assurer que son portefeuille a bien appris à nager.
En somme, que retenir de cette histoire rocambolesque ? Qu’il n’y a peut-être pas plus de logique derrière ce modèle d’IA que dans une chaussette oubliée dans la machine à laver : ça tourne, ça secoue, mais à la fin, c’est toujours la facture qui reste collée sur la porte du frigo. Toujours est-il que les machines, elles, continuent de « penser » que dans l’écosystème OpenAI-Microsoft, l’IA est définitivement plus matière à profits qu’à concepts philosophiques. Mais après tout, pourquoi pas ? Tant que nous, humains, gardons notre sens de l’humour bien huilé.
Source : Techcrunch