La Commission fédérale du commerce (FTC) est-elle sur le point de rallumer la guerre judiciaire des années 1990 contre Microsoft ? Alors que l’administration Biden tire à sa fin, la FTC, sous la direction de la présidente sortante Lina Khan, intensifie son enquête sur le géant de la technologie, selon ProPublica. Mais pourquoi cet intérêt renouvelé ?
Ce qui suscite l’attention de la FTC, c’est la manière dont Microsoft combine ses produits Office avec des services de cybersécurité et de cloud computing. S’agit-il simplement d’une stratégie commerciale agressive ou franchit-elle la ligne fine de l’anticompetitiveness ? Les accords visant à mettre à niveau les forfaits gouvernementaux jouent-ils un rôle plus sinistre, profitant d’une crise de cybersécurité nationale pour gonfler leurs ventes ?
La situation s’épaissit avec les révélations de Bloomberg et du Financial Times, qui rapportent que les concurrents de Microsoft se plaignent que ce lien étroit entre ses logiciels phares et ses services cloud rend la concurrence difficilement tenable. La FTC a pris au sérieux ces préoccupations, au point de convoquer Microsoft pour qu’ils fournissent des informations clés. Mais Microsoft se défend : la demande d’enquête est-elle si large qu’elle semble déraisonnable ?
Les pratiques de Microsoft soulèvent-elles des questions de conformité aux normes de concurrence?
En parallèle, des experts ont averti que l’approche de Microsoft pourrait violer les règles de concurrence et de passation de marchés publics. Même les avocats de Microsoft ont exprimé des inquiétudes quant au potentiel de déclenchement de préoccupations antitrust. Quel que soit l’angle, une question persiste : combien d’autres entreprises technologiques pourraient être impliquées dans des pratiques similaires?
Les critiques rappellent inlassablement l’affaire antitrust de 1998 contre Microsoft, qui voyait en son intégration d’Internet Explorer avec Windows une tentative pour asphyxier la concurrence, notamment des rivaux comme Netscape. Le géant de Redmond, aurait-il appris de ses erreurs passées ou simplement changé de stratégie?
Ironiquement, c’est une défaillance de sécurité de Microsoft elle-même qui a initialement forcé cette nouvelle initiative de cybersécurité. Après l’attaque de SolarWinds, exploitant une faille dans un service d’identification Microsoft, le président Biden a appelé les leaders de la Big Tech à renforcer la cybersécurité gouvernementale. Ce dernier épisode a-t-il rendu Microsoft plus agressif dans sa stratégie de vente ou s’agit-il simplement d’une coïncidence?
Mais en fin de compte, quel impact cette enquête aura-t-elle sur Microsoft à long terme ? Et est-ce que ces pratiques soulignent un problème plus large concernant la domination de certaines entreprises technologiques sur le marché mondial ?
Source : Engadget