Comment le paysage technologique africain s’est-il transformé avec l’ascension fulgurante de TymeBank et Moniepoint dans le club très prisé des licornes ? Ces deux géants fintech viennent de lever des fonds à des valorisations dépassant le milliard de dollars. Mais au-delà des chiffres mirobolants, que révèlent ces succès sur le modèle économique qu’ils ont su développer dans une région où près de la moitié de la population est encore exclue du système bancaire traditionnel ?
Alors que beaucoup d’entreprises dans le monde se lancent dans des approches entièrement numériques, pourquoi TymeBank et Moniepoint optent-elles pour un modèle hybride qui combine digital et interactions physiques ? Lexi Novitske, associée générale chez Norrsken22, un investisseur dans TymeBank, affirme que l’Afrique nécessite un mélange de méthodes pour construire une stratégie d’engagement client efficace. Serait-ce là le secret de leur succès ?
À mesure que l’Afrique se positionne comme un terrain fertile pour l’innovation fintech, les approches traditionnelles sont-elles réellement en train de s’effondrer ? Des acteurs comme Nubank ou Chime se concentrent sur le tout numérique, mais l’Afrique, où l’argent liquide reste maître, démontre un besoin impérieux de contacts en personne pour conquérir de nouveaux clients. Selon un rapport de McKinsey, plus de 90% des transactions sur le continent restent dominées par le cash. Quels défis cela soulève-t-il pour ces fintechs ?
Le modèle hybride est plus une nécessité qu’une innovation dans les marchés africains.
Comment ces entreprises innovent-elles en jumelant contact humain et technologie ? TymeBank utilise des kiosques et des ambassadeurs en supermarchés, alors que Moniepoint s’appuie sur un réseau d’agents qui jouent le rôle de distributeurs automatiques humains. Cela étoffe non seulement l’efficacité de leurs services, mais s’adapte également aux besoins locaux des populations rurales et urbaines où l’infrastructure bancaire traditionnelle est déficiente.
Avec une telle approche, comment ces fintechs envisagent-elles leur future expansion ? Elles cherchent à dupliquer leur succès au-delà de leurs marchés d’origine, s’aventurant déjà vers des économies émergentes en Asie. TymeBank, fort de son partenariat avec Nubank, se tourne vers le Vietnam et l’Indonésie. Moniepoint, après une levée de $110 millions, vise un approfondissement de ses opérations en Afrique. Ce modèle hybride pourrait-il être le fer de lance d’une transformation plus large au-delà des services financiers ?
Enfin, dans quelles autres industries le modèle de bancassurance-hybride pourrait-il être redéployé avec succès ? Le secteur de la télémédecine, très dépendant de la confiance, pourrait ainsi tirer parti des points de contact locaux tout en optimisant ses opérations par le biais de plateformes numériques. Selon certains experts, l’e-commerce et les modèles d’assurance de groupe pourraient aussi profiter de cette dualité.
En fin de compte, alors que TymeBank et Moniepoint pavent la voie dans la région, la véritable question à se poser est : sommes-nous en train d’assister à la naissance d’un modèle d’affaires qui pourrait révolutionner non seulement le secteur fintech, mais également d’autres industries en Afrique ?
Source : Techcrunch