Pouvons-nous vraiment imaginer un avenir sans combustibles fossiles pour l’industrie lourde et les transports longue distance ? Les start-ups de l’hydrogène, souvent considérées comme l’alternative la plus prometteuse aux énergies fossiles, ont stagné ces dernières années. Pourquoi donc ? Elles attendaient impatiemment les directives officielles du Trésor américain sur des crédits d’impôt lucratifs censés les propulser vers l’avant. Mais que signifie ce retard pour leur compétitivité et leur survie sur le marché ?
Ce statu quo a pris fin et pourrait bien transformer le paysage énergétique de demain. Le Trésor américain a enfin annoncé les règles définitives permettant aux producteurs d’hydrogène de prétendre à ces fameux crédits d’impôt sous la section 45V de l’Inflation Reduction Act. Cette annonce tant attendue est-elle une bouffée d’oxygène pour le secteur ou une simple étape de plus dans un dédale réglementaire ?
Pourtant, même avec ces nouvelles règles, le dédale de régulations reste complexe. Pourquoi ? Car l’hydrogène peut être produit de nombreuses manières, chacune ayant un impact différent sur l’environnement. Comment alors s’assurer que les producteurs bénéficiaires ne contribuent pas involontairement à augmenter la pollution ? La réponse réside dans les subtilités des règlements, visant à contrôler rigoureusement les émissions de gaz à effet de serre tout au long du cycle de vie de l’hydrogène.
Les règles finales offrent-elles vraiment une solution au secteur de l’hydrogène, ou sont-elles simplement un compromis face aux pressions multiples ?
Les producteurs devront ainsi justifier qu’ils utilisent des énergies renouvelables ou propres, en particulier d’ici 2030, où l’horodatage horaire de l’électricité utilisée devient une exigence. Mais quels sont les coûts engendrés par ces impératifs ? Le secteur de l’hydrogène, avec ses multiples couleurs allant du vert au rose, est-il prêt à s’adapter à ces nouvelles normes ? L’équation économique est tout aussi cruciale : les producteurs d’hydrogène vert parviendront-ils à rivaliser avec leurs homologues fossiles, surtout avec un crédit maximal de 3 dollars par kilogramme?
Les centrales nucléaires et les centrales à combustibles fossiles ne sont pas en reste : les nouvelles directives leur accordent également une certaine flexibilité. Cela soulève des questions sur l’équité entre les différents types de production énergétique. En effet, où se situe la véritable innovation si l’on continue de privilégier des méthodes plus anciennes sous prétexte de capture de carbone ? Est-ce que cela freine ou stimule la transition énergétique que nous espérons ?
Bien sûr, toutes ces nouvelles orientations ne viennent pas sans critiques. Certains, comme Electric Hydrogen, souhaiteraient une plus grande souplesse dans les choix énergétiques des producteurs. Mais ce que tous semblent vouloir, c’est avant tout une stabilité réglementaire. Cela peut-il se concrétiser sous l’administration actuelle ?
Le futur montrera si ces règles sont suffisantes pour catalyser un véritable changement dans la production d’hydrogène. Est-ce que ces décisions réglementaires seront capables d’encourager une avancée significative dans notre rupture avec les énergies fossiles ?
Source : Techcrunch