« Tout petit poisson deviendra grand, pourvu que le pays ne soit pas trop contraignant. » En voilà une expression qui pourrait résumer l’intention de l’Inde, mais qui désormais concerne les services VPN. En effet, plus d’une demi-douzaine d’applications VPN, y compris le très populaire 1.1.1.1 de Cloudflare, ont disparu des rayons numériques de l’Apple App Store et du Google Play Store en Inde. On croirait que le ministère indien de l’Intérieur s’est transformé en maître nageur, scrutant les réseaux pour les maîtriser.
Selon un document modeste, mais louche, exhumé par TechCrunch et soutenu par une déclaration de Google à la base de données Lumen de Harvard, ces apps ont brusquement levé l’ancre. Que s’est-il donc passé pour que ces mastodontes virtuels fassent une petite sieste hors des écrans? Apparemment, une demande vigoureuse de la part de l’Indian Cyber Crime Coordination Center aurait pointé du doigt quelques incompatibilités avec le droit indien. C’est un peu la version numérique du « do not pass Go, do not collect $200 ».
Parmi les VPN en stand-by, on compte Hide.me et PrivadoVPN. Une communication expédiée à l’un des développeurs, que TechCrunch aurait entrevue, mentionne une demande ferme du centre pour le crime cybernétique. Serait-ce une simple foi indienne ou une manœuvre spectaculaire pour maintenir des appels locaux emplis de sécurité et de paix numérique? Mystère et boule de gomme.
Il n’est jamais simple de rester dans la lumière tout en surfant dans l’ombre numérique.
Ce blocage est, semble-t-il, la première frappe importante de la nouvelle régulation adoptée en 2022 en Inde. On pourrait dire que ce sont des règles aussi serrées qu’un slip sur une plage bondée. Elles exigent que les fournisseurs VPN gardent sous clé les informations détaillées des utilisateurs, tels que les noms, adresses et même les habitudes de transaction. Et pour combien de temps ? Cinq années s’il vous plaît !
D’aucuns auraient pu penser que les grandes entreprises resteraient stoïques. Eh bien, que nenni ! NordVPN, ExpressVPN, SurfShark et ProtonVPN ont levé la main pour exprimer, disons-le doucement, leur vif intérêt pour le sujet. Certains ont même annoncé un possible repli de leur infrastructure sur les terres de Bollywood, préférant danser ailleurs.
Malgré tout, NordVPN, ExpressVPN et SurfShark continuent de choyer leurs clients indiens. Ironie du sort, s’ils restent en service, la discrétion semble désormais faire partie du contrat, la promotion de leurs applications en Inde ayant tiré sa révérence, tel un acteur une fois le rideau tombé.
Espérons que les choses s’arrangent vite, car au rythme où vont les choses, il se pourrait bien que ces applis VPN aient besoin d’un VPN… pour pouvoir revenir en Inde ! Mais, comme disent nos amis les geeks, n’oublions pas : dans le monde du numérique, il y a ceux qui codent et ceux qui décodent.
Source : Techcrunch