À l’heure où la technologie prétend pouvoir tout résoudre, l’édition 2025 du CES nous livre un spectacle fascinant et un brin ironique de gadgets aussi innovants qu’inutiles. Des gadgets censés transformer notre quotidien comme l’ASUS Zenbook A14 et la batterie Backup de Biolite ne cessent de défier le bon sens : sont-ils des réponses pertinentes à des besoins réels ou de simples démonstrations de compétences techniques? L’étrange fascination pour des objets comme le robot chat de Yukai Engineering qui souffle sur votre thé n’illustre-t-elle pas le dilemme de la tech, coincée entre spectacle et utilité?
Dans un tout autre registre, la communauté WordPress ne déroge pas au charme pervers des dramas technologiques. Alors que les forums s’enflamment comme un bon vieux western grâce aux fourches numériques brandies haut, les débats prennent la tournure d’une sitcom où l’on retrouve Matt Mullenweg et WP Engine en première ligne. En tirant parti du code open source comme d’une épée légale et philosophique, c’est un peu comme si chaque développeur s’imaginait artiste en haut d’une scène, mixant un DJ set improbable à coups de forks et de git commits en attendant l’illumination finale.
Simultanément, Nvidia joue plutôt dans la cour des gros bras, empilant les investissements comme un joueur avide d’accumuler ses tours de Monopoly. Avec 49 levées de fonds en 2024, l’équation est simple : la success story de l’IA ressemble de plus en plus à une orgie d’explosions financières, où chaque dollar versé traduit l’espoir un peu fou d’une révolution imminente. Un rêve partagé par OpenAI, qui voyant son modèle ChatGPT Pro perdre en rentabilité, pourrait bien se retrouver à reprogrammer ses algorithmes tarifaires…
Quand bien même la technologie plie nos esprits à ses merveilles, elle n’accomplit jamais tout à fait les promesses insolentes de ses débuts.
Au même moment, un bruissement autre secoue les bas-fonds technologiques : le mystère de la fermeture de Bench par Employer.com. Tel un roman policier du numérique, cette fermeture soulève les conjectures les plus folles, et les utilisateurs méfiants cherchent à déceler le cadavre dans la vitrine. Que cache cette étrange acquisition ? Un signe avant-coureur de ce que pourrait être l’avenir bancal des startups, lorsque les fonds se tarissent et que les fusions s’apparentent à des partenariats de circonstances ?
Au-delà des nuages de bavardages de codes, ce tourbillon technologique soulève des questions qui frappent au cœur de l’humanité : Peut-on vraiment créer du neuf avec du vieux ? La technologie, dans son perpétuel besoin de renouvellement, devient-elle victime de sa propre surenchère ? Les objets du présent nous propulsent-ils vraiment vers un horizon où les solutions ne ressemblent plus qu’à des bêta-tests incessants? Dans ce grand théâtre technologique, l’humain devra peut-être reprendre le rôle de scénariste, pour redonner un sens et une direction à une innovation parfois trop débordante d’elle-même.