La technologie de l’IA redéfinit-elle vraiment le paysage des soins de santé, ou n’est-ce qu’un autre caprice passager dans l’univers de la technologie? Qventus, une startup spécialisée dans les solutions IA pour automatiser diverses tâches dans le domaine médical, comme les chirurgies et les sorties d’hôpital, semble être une figure emblématique de cette révolution supposée. Dernièrement, cette société a levé 105 millions de dollars lors d’une série D. Une telle somme ne suscite-t-elle pas notre curiosité quant à l’impact réel de l’IA dans le secteur médical?
Avec 85 millions en actions et 20 millions en dette optionnelle, comment Qventus compte-t-elle développer davantage de « collègues IA »? L’objectif semble clair: étendre leur champ d’action au-delà des simples applications pour patients. Pour Mudit Garg, PDG et co-fondateur, ce n’est ni par besoin de fonds propres ni de dettes que l’entreprise a procédé à cette levée. Alors, pourquoi maintenant?
Cette avancée majeure de Qventus questionne l’équilibre entre innovation technologique et nécessité économique.
L’intérêt croissant des investisseurs pour l’IA dans la santé, est-il un hasard ou une tendance durable? Des entreprises comme Cera et Hippocratic ont récemment levé des montants tout aussi impressionnants. La valorisation de Qventus, bien qu’indiscrète, dépasse les 400 millions de dollars selon certaines sources, renforçant l’idée d’un vent favorable pour l’IA dans ce domaine. Ne devrions-nous pas nous demander pourquoi cet engouement?
Le parcours de Qventus ne manque pas d’intérêt non plus. Depuis sa dernière levée, la base de clients de l’entreprise a quadruplé et son activité principale a triplé en chiffres. Bien que les détails financiers restent flous, l’entreprise est « très proche de l’équilibre ». Dans un monde où la rentabilité dicte les règles, combien de temps une entreprise peut-elle justement se reposer sur ses lauriers technologiques avant que le marché ne demande des résultats concrets?
La démocratisation des « scribe IA » et assistants similaires, se banalise-t-elle à tel point que des entreprises comme Qventus cherchent désormais à se différencier? Garg lui-même affirme: « Nous ne sommes pas une société de scribe IA ». C’est aux opérations, là où les douleurs persistent, que Qventus concentre ses efforts. Cette vision ne soulève-t-elle pas de nouvelles questions sur les percées réelles que l’IA peut apporter?
Depuis leurs prémices en automatisation il y a 12 ans, avec des développements récents en IA générative, Qventus se montre réactive aux besoins immédiats des cliniciens. Mais à quel point ses solutions sont-elles véritablement intégrées dans le quotidien médical? Alors que les systèmes de santé adoptent de plus en plus de technologies pour l’efficacité, pourrait-on s’attendre à voir cette tendance se consolider davantage, soit par levée de fonds ou par fusions et acquisitions dans ce secteur déjà en effervescence?
Pour Jake Heller de KKR, Qventus est à l’intersection de thèmes cruciaux qu’ils examinent de près. La société se trouve-t-elle à un tournant décisif, celui où la technologie allège réellement le fardeau administratif pour les médecins, leur permettant ainsi de se recentrer sur le soin aux patients? Une question se pose alors: cette fusion entre technologie et santé est-elle vraiment la formule magique attendue pour transformer le domaine médical?
Source : Techcrunch