Pourquoi le géant des paiements numériques, Block, se retrouve-t-il sous le feu des projecteurs avec une pénalité de 175 millions de dollars ? Ce n’est pas un mystère, la Consumer Financial Protection Bureau (CFPB) a pointé des manquements inquiétants dans la manière dont Cash App, une plateforme développée par Block, a géré la fraude. Mais au-delà des chiffres, que nous révèle cette affaire sur les pratiques de Block et l’état actuel de la fintech ?
En plongeant dans les détails, nous découvrons que les termes de service de Cash App affirmaient que toute banque liée à un compte pour le transfert de fonds devait gérer les litiges sur les charges frauduleuses. Or, cela va à l’encontre de l’Electronic Fund Transfer Act, une réglementation fédérale américaine. Block aurait exploité cette fausse réclamation pour éviter d’assumer la responsabilité, utilisant des techniques d’enquête « intentionnellement médiocres » pour conclure que les transactions non autorisées étaient légitimes. Comment une telle situation a-t-elle pu se dérouler si longtemps sans conséquence ?
Et que dire du service client de Cash App, réputé difficile à joindre ? Les utilisateurs qui tentaient de contacter le service client via les numéros affichés sur leurs cartes ou mentionnés dans les termes de service étaient souvent redirigés vers un message enregistré, leur demandant d’utiliser l’application pour obtenir de l’aide. Une telle stratégie de tergiversation et de retard peut-elle être considérée comme une volonté manifeste d’éluder le problème ?
Faudrait-il réguler de manière encore plus stricte les géants technologiques pour les responsabiliser ?
Outre les lourdes amendes, la CFPB impose également à Block de mettre en place une ligne d’assistance 24/7. Bien que Block se veuille résolument en désaccord avec les « caricatures » de la CFPB, l’entreprise a choisi de résoudre cette affaire pour se concentrer sur l’avenir. Mais jusqu’où doivent aller les régulateurs pour protéger les consommateurs dans le monde numérique actuel ?
Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large où la CFPB a élargi son champ d’action. Depuis novembre 2024, elle ne se limite plus aux banques mais inclut désormais les portefeuilles numériques et applications de paiement. Cette expansion est-elle suffisante pour garantir une protection efficace des consommateurs ou ne fait-elle que soulever d’autres défis juridiques ?
Certains acteurs de l’industrie technologique, à l’instar de NetChoice et TechNet, ont déjà déposé des recours en justice contre la CFPB, l’accusant de dépasser ses prérogatives et de ne pas suffisamment justifier les risques qu’elle entendait réguler. Le bras de fer entre technologie et réglementation est-il appelé à devenir encore plus féroce ?
La situation complexe de Block et la réponse de la CFPB suscitent de nouvelles réflexions : si la réglementation augmente, est-ce que l’innovation technologique va en pâtir ?
Source : Engadget