« Qui peut le plus peut le moins ! » semble être la devise de Blinkit, le bras rapide de livraison de Zomato, prêt à conquérir le Vieux Monde, ou plutôt, l’Inde moderne. Affûtant leurs fusées de livraison pour leur envolée instantanée, Blinkit planifie d’accélérer son expansion en atteignant 2 000 magasins sombres plus tôt que prévu. Et comme un magicien sortant un lapin de son chapeau, ils ont surpris tout le monde en atteignant 1 000 magasins avant même la date butoir initialement fixée.
Ça peut sembler une stratégie de génie, mais au royaume de la livraison expresse, chaque victoire a son revers. Après avoir ajouté 368 magasins et 1.3 million de pieds carrés d’espace entrepôt, Blinkit a dépassé ses limites et accumulé une coquette perte d’environ 11,9 millions de dollars au troisième trimestre. Les experts de JPMorgan ont déclaré que l’industrie du quick-commerce en Inde est entrée en « mode de conquête territoriale », avec une compétition farouche stipulant la mise à rude épreuve des loyers, des remises produits, et des programmes de fidélité des clients.
Face à cette escalade, des entreprises comme Zepto, dauphin dans la course à la rapidité, se préparent à des expansions massives de leur réseau de dark stores, comme des fourmis en pleine préparation pour l’hiver. Avec l’arrivée de nouveaux joueurs et la réponse des géants de l’e-commerce, le climat devient électrique, et l’e-commerce traditionnel doit s’adapter en un clin d’œil. Blinkit, tout en subissant une pression concurrentielle accrue, met cependant en garde : la course effrénée pour atteindre le sommet pourrait laisser quelques plumes sur le chemin… ou magasins sous-utilisés.
Quand le jeu s’intensifie, les livraisons s’accélèrent.
L’optimisme n’est pas en reste cependant. Akshant Goyal, directeur financier de Zomato, prédit une croissance « significativement au-dessus de 100% » pour les fiscalités 2025 et 2026. Un empire ne se construit pas sans sacrifice, après tout – de quoi rendre même César un brin jaloux. Et en parlant d’empire, Zepto a levé plus d’un milliard de dollars, et Zomato a suivi le mouvement avec une levée de la même ampleur en novembre dernier. Les royaumes de l’e-commerce nouveau affrontent ce défi, avec Amazon et Flipkart en tête, marchant sur les traces de Swiggy qui a récemment explosé sur la scène publique.
Cette montée en puissance du quick-commerce a une conséquence inattendue mais bienvenue : pousser le public à l’avant-garde de l’innovation logistique, un peu comme une pizzéria offrant soudainement des plats gastronomiques. Albinder Dhindsa, le chef d’orchestre de Blinkit, compare ces temps à l’aube de la livraison de nourriture, où la compétition musclée conduisait à des investissements juteux pour accroître la clientèle. Si leurs clients fidèles restent loyaux, formant un tiers des valeurs brutes de commande, l’entreprise sent tout de même une pincée de stress sur ses marges face à cette concurrence acharnée.
Enfin, alors que Zomato se démène pour ajuster son costume d’agent double, sa division de livraison de nourriture traîne un peu la patte, croissant de seulement 17% face aux 120% fulgurants du quick-commerce. L’air de rien, il semble que l’avenir de Zomato penche davantage vers la haute vitesse, où chaque seconde compte, et où les courses ne cessent de s’accélérer à un rythme… éclair. En attendant, voici un petit jeu de mots bien trouvé : « Blinkit might just *blink* past its competitors! »
Source : Techcrunch