Comment WhatsApp a-t-il réussi à contrer une campagne de piratage visant des journalistes et des membres de la société civile ? La récente annonce par WhatsApp de son intervention contre une campagne de piratage a soulevé de nombreuses questions sur la sécurité numérique et l’éthique des fournisseurs de logiciels espions. Avec environ 90 utilisateurs ciblés, dont des journalistes, le géant de la messagerie a durci sa ligne contre les menaces numériques.
L’ombre de Paragon, un fabricant israélien de logiciels espions récemment acquis par AE Industrial, plane sur cette affaire. Comment une entreprise avec un profil aussi discret a-t-elle pu être impliquée dans une telle campagne ? WhatsApp a affirmé avoir averti directement les personnes potentiellement affectées, soulignant que les entreprises de logiciels espions doivent être tenues responsables de leurs actions illicites. Peut-on vraiment faire confiance aux firmes qui affirment garantir la confidentialité de nos échanges ?
Ce hacking, qui s’est servi de PDFs malveillants envoyés via des groupes WhatsApp, a été détecté par le chercheur John Scott-Railton de Citizen Lab. Qui se cache derrière cette attaque et quelles étaient leurs véritables intentions ? Tandis que WhatsApp continue de sécuriser sa plateforme, Paragon et ses dirigeants sont restés silencieux malgré les sollicitations pour commenter l’affaire.
Les révélations de WhatsApp exposent un monde où la sécurité numérique est continuellement mise à l’épreuve par les acteurs de l’ombre.
Il est intéressant de noter que c’est la première fois que Paragon est publiquement lié à un scandale de piratage d’une telle ampleur. Par le passé, elle avait évité les projecteurs où d’autres comme Intellexa et NSO Group ont échoué. Cette apparente discrétion est-elle le bouclier ultime ou simplement une couverture pour des agissements discutables ? Paragon avait même réussi à signer un contrat avec l’US Immigration and Customs Enforcement, promettant de ne pas cibler les résidents américains. Quelle crédibilité accorder à ces engagements ?
Pour Natalia Krapiva d’Access Now, la récente intervention de WhatsApp marque un tournant dans la lutte contre l’espionnage. Toutefois, la réalité est-elle plus sombre que les accusations de quelques « mauvaises pommes » dans l’industrie ? Ce phénomène n’est-il pas plutôt symptomatique d’un secteur où les abus sont devenus monnaie courante ?
Paragon, sur son site officiel, prétend offrir des outils éthiques pour lutter contre les menaces. Quelle est la limite entre l’éthique et l’exploitation commerciale dans cet univers opaque du numérique ? À mesure que ces questions se multiplient, une seule persiste en trame de fond : Comment cette affaire influencera-t-elle la perception et la régulation future des entreprises de logiciels espions ?
Source : Techcrunch
