Comment la fusion tant attendue entre Nissan et Honda a-t-elle pu s’effondrer en un si court laps de temps ? Cette question résonne dans le monde de l’automobile depuis que les deux géants japonais ont officiellement annoncé l’abandon de leur projet de fusion. En décembre 2024, ces deux entreprises avaient signé un protocole d’accord qui, s’il avait été réalisé, aurait valu à leur nouvelle entité commune une valeur nette d’environ 50 milliards de dollars. Qu’est-ce qui a bien pu mal tourner ?
Les discussions autour de la fusion ont impliqué les PDG des deux entreprises ainsi que d’autres membres de leurs équipes de direction. Pourtant, malgré ce qui semblait être une ambition commune, les désaccords sur la structure finale de l’entité fusionnée ont été un point de friction majeur. Honda, par exemple, avait proposé diverses options, dont la création d’une société de portefeuille dans laquelle elle nommerait le PDG et la majorité des directeurs. Pourquoi cette proposition n’a-t-elle pas su convaincre ?
Selon des rapports, notamment de The Financial Times, Honda avait mis la pression avec une offre ferme, stipulant que Nissan deviendrait sa filiale. Cette proposition a été présentée comme un « package à prendre ou à laisser », ce qui n’a évidemment pas plu à la majorité des membres du conseil d’administration de Nissan. En effet, bien que Nissan ait pris du temps pour faire une annonce officielle, ces tensions internes témoignent de divergences profondes entre les deux entreprises. Quelle importance cela a-t-il eu sur l’accord final?
Abandonner la fusion pour une gestion plus rapide face à un marché imprévisible : un choix stratégique ou une impasse inévitable ?
Face à une telle impasse, les deux constructeurs ont finalement opté pour l’arrêt des discussions. Leur déclaration conjointe met en avant la nécessité de prioriser la rapidité des décisions et l’exécution des mesures de gestion dans un environnement de marché de plus en plus volatile, notamment à l’aube de l’ère de l’électrification. La question qui se pose à présent est de savoir comment ces entreprises vont rebondir et s’adapter à ce marché en mutation, notamment dans les domaines de l’intelligence et des véhicules électriques.
En définitive, le projet de fusion avorté entre Nissan et Honda soulève davantage de questions qu’il n’apporte de réponses. Les enjeux de pouvoir, la nécessité d’une direction stratégique rehaussée, et la quête d’une adaptation rapide aux bouleversements technologiques sont au cœur des préoccupations. Nissan et Honda ont-ils les capacités, individuelles ou conjointes, pour s’épanouir dans ce contexte changeant ?
Source : Engadget