Comment une entreprise naguère florissante en arrive-t-elle à fermer ses portes si brusquement ? Voilà la question que se posent les analystes à la suite de l’annonce de Getaround. Après avoir réduit son personnel nord-américain de 30% l’année passée, la société décide aujourd’hui de fermer ses activités aux États-Unis. Son initiative HyreCar, acquise en 2023 pour 9,45 millions de dollars, ne fait pas exception et s’éteint également.
Getaround semble désormais vouloir concentrer ses efforts sur le marché européen, couvrant six pays dont la Norvège, l’Espagne, et l’Allemagne. Pourquoi cette stratégie géographique ? Le communiqué adressé aux utilisateurs américains soulève davantage de questions qu’il n’apporte de réponses, incitant à restituer les véhicules avant la fin de la journée pour éviter l’absence de couverture d’assurance. Comment en est-on arrivé à un tel point de rupture ?
Le parcours de Getaround n’a jamais été un long fleuve tranquille. Fondée à San Francisco en 2009, l’entreprise a connu des hauts et des bas, devenant à un moment le chouchou des fonds d’investissement avec un capital de plus de 750 millions de dollars, fournissant à la société les moyens d’expansion nécessaires en Europe. Pourtant, ces ressources financières n’ont pas suffi pour éviter la tempête.
Face à des vents contraires, Getaround s’est noyée sous le manque de rentabilité et d’assurances.
Le rêve américain s’est transformé en cauchemar pour Getaround dès son entrée en bourse en 2022 via une fusion avec une société d’acquisition à vocation spécifique. Après cette introduction mouvementée, elle reçut rapidement une alerte de radiation de la Bourse de New York, enchaînant ainsi les mauvaises nouvelles avec des licenciements successifs en 2023 et 2024.
La décision du conseil d’administration, rendue publique le 7 février, annonce un « démantèlement ordonné » de ses activités de partage de voiture aux États-Unis. Craignez-vous les répercussions pour les clients et les employés restants ? Les factures à venir avoisineraient les 2 millions de dollars pour couvrir les coûts de cessation d’activité. Paradoxalement, cette fermeture précipitée risque de paraître tout sauf ordonnée pour les usagers pris au dépourvu par l’annulation de leurs réservations.
Interrogé, AJ Lee, PDG par intérim, confesse la difficulté d’une telle décision. Malgré les efforts pour améliorer la rentabilité, l’absence de liquidité a rendu les opérations américaines intolérables. Mais alors, quelle sera la suite pour Getaround ? Eurêka ou malédiction, cette volte-face européenne pourrait-elle sauver ce qu’il reste de la vision originale de la compagnie ?
Source : Techcrunch