« Dans le monde des applications de livraison, il n’y a que deux types de livraisons : rapide et furieusement concurrentielle. » Uber, le géant du covoiturage et des livraisons, n’a pas hésité à sortir les crocs en déposant une plainte contre DoorDash, alléguant que ce dernier pratique la terreur culinaire sur les restaurateurs pour obtenir des contrats d’exclusivité.
Éclairons le tableau ! Selon Uber, DoorDash ne se contenterait pas de livrer vos nachos à bord d’un vélo, mais forcerait la main des restaurateurs à travailler exclusivement avec eux, quitte à les menacer de lourdes pénalités financières ou de descendre leur visibilité sur l’appli DoorDash. Une joue rouge de colère pour Uber, qui a donc choisi la voie des tribunaux californiens.
Concrètement, Uber reproche à DoorDash de pousser les restaurants à signer des accords quasi-exclusifs pour la livraison directe, c’est-à-dire pour s’occuper seul des commandes passées sur les sites des restaurants en question. Selon Uber, cette pratique n’est pas seulement inconvenante, mais enfreint les règles du fair-play économique.
Cupidité gastronomique ou rivalité à couteaux tirés ? Voilà la question !
D’un autre côté, qui rit… oops, riposte : DoorDash a balancé par email à TechCrunch que le dossier d’Uber manquait de consistance, comparant son service à un dessert mal préparé qui ne peut satisfaire personne. Ils estiment que les allégations d’Uber sont infondées et surtout motivées par son incapacité à assurer un service de qualité équivalente. Un soupe froide en perspective ?
Pour les non-initiés, Uber Eats et DoorDash sont des applications qui permettent aux consommateurs d’entrer en contact avec les restaurants au travers d’armées de livreurs adeptes du vélo ou trottinette, prêts à acheminer pizzas, sushis et autre pad thaï tout chaud. Mais au-delà des applications, les deux géants proposent aussi leur propre service de livraison en marque blanche – Uber Direct et DoorDash Drive On-Demand – cartons lancés en 2020, friands de commandes directement effectuées via les sites des restaurants.
D’après Uber, preuve à l’appui, DoorDash aurait comblé plus de 90% du marché des grands restaurants grâce à des pratiques discutables. De plus, Uber Direct, tout frais sur le marché, amasserait des millions de dollars de pertes à cause de ce jeu de trône de la livraison, où la souplesse des choix est malheureusement amputée.
Uber n’est donc pas venu les bras ballants et a demandé un procès avec jury afin de tirer cette histoire de Lasagne-gate au clair. Ils n’ont pas mentionné de chiffre exact pour les dommages réclamés, mais le fait que leur croissance ait été bridée laisse un goût amer. Quel sera le dénouement de ce thriller culinaire ?
Il paraît que dans cette bataille gastronomique des titans, il n’y aura qu’un plat à emporter : « Paie qui veut, rira bien qui rira le dernier ! »
Source : Techcrunch