Comment les plateformes de freelancing comme Fiverr s’adaptent-elles à l’ère de l’IA pour protéger les travailleurs indépendants? Face à l’avènement des technologies d’intelligence artificielle générative, la question se pose avec urgence. Fiverr, une des places de marché de services en freelance les plus populaires, a récemment dévoilé une initiative audacieuse pour intégrer l’IA dans son modèle d’affaires. Quel est l’impact de cette initiative sur le marché et sur les gig workers eux-mêmes?
Mardi dernier, Fiverr a annoncé un ensemble de nouvelles fonctionnalités destinées non seulement à attirer les travailleurs indépendants sur sa plateforme, mais aussi à les équiper d’outils d’IA générative. Parmi ces nouveautés, un programme permet aux freelances de former une IA sur leur propre contenu, qu’il s’agisse de doublages, de conception graphique, ou d’autres créations. Mais est-ce vraiment une solution pour garantir aux freelancers le crédit et la rémunération qui leur reviennent?
Selon Micha Kaufman, PDG de Fiverr, l’objectif est de rendre les freelances « irremplaçables. » Cependant, dans un contexte où de nombreux travailleurs ressentent déjà la pression économique due à l’IA remplaçant des emplois traditionnellement humains, est-ce une solution pérenne? Des rapports récents ont en effet mis en lumière la compétition accrue et l’érosion des opportunités d’emploi dans des secteurs tels que l’écriture, la programmation et le développement d’applications, particulièrement affectés par l’émergence de technologies comme les générateurs d’images et ChatGPT.
La survie des travailleurs indépendants à l’ère de l’IA dépendra de leur capacité d’adaptation et de leur acceptation du changement technologique.
Fiverr propose ainsi un « Modèle de Création d’IA Personnel » destiné à former un modèle sur les travaux antérieurs des freelances. Cela pourrait-il être une nouvelle voie pour légitimer le travail des freelances dans un monde numérique saturé d’outils d’automatisation? Les freelances pourront conserver la propriété des créations générées par leur modèle, et Fiverr assure qu’il n’utilisera pas les données des travailleurs pour former ses propres modèles concurrents. Toutefois, le coût de cette avancée est-il abordable pour tous?
En lançant ces innovations, Fiverr met également à disposition un « Assistant d’IA Personnel », qui se veut un chatbot de service client, réglé sur les échanges des travailleurs avec leurs clients. Mais jusqu’où les freelances sont-ils prêts à laisser un algorithme gérer une partie de leurs interactions, souvent critiques et personnalisées? L’entreprise n’a pas encore clarifié si les utilisateurs pourront choisir quelles conversations spécifiques seront utilisées pour affiner cet assistant.
Poursuivant sur sa lancée, Fiverr a introduit un programme offrant aux meilleurs travailleurs indépendants des participations dans l’entreprise elle-même. Le détail de cette distribution de parts reste obscur. Est-ce là une mesure incitative suffisante pour inciter les freelances à adopter ces nouvelles technologies? Alors que la valeur des actions de Fiverr a fluctué récemment, qu’en est-il de l’avenir de ces investissements potentiels pour les freelances?
Finalement, alors que Fiverr se positionne comme un acteur clé dans la transformation numérique des services freelance, peut-on vraiment dire que ces nouvelles solutions technologiques préparent les freelances à un avenir sûr et stable? Comment ces initiatives influenceront-elles la relation entre les travailleurs indépendants et l’économie créative, à l’époque de l’intelligence artificielle?
Source : Techcrunch
