« Rien n’est permanent, sauf le changement », disait Héraclite, mais peut-être n’avait-il pas prévu que cela s’appliquerait aussi aux bactéries ! Aujourd’hui, le monde de l’agroalimentaire pourrait bien voir ses tests microbiologiques s’accélérer grâce à la startup parisienne, Spore.Bio, qui aspire à transformer la lutte contre la contamination en une affaire de minutes, et non de jours.
Face à une industrie où la réputation peut être mise à mal plus rapidement qu’un pop-corn explose au micro-ondes, Spore.Bio a levé 23 millions de dollars lors d’un tour de financement de série A, peu après avoir sécurisé un premier financement préliminaire l’an dernier. Menée par Singular, cette initiative vise à prévenir les crises de relations publiques avant même qu’elles n’éclatent.
Mais qu’a donc inventé cette startup pour attirer autant l’attention ? Tandis que les tests standards exigent que des échantillons soient envoyés dans des laboratoires spécialisés, Spore.Bio brille par son approche radicalement différente. En envoyant de la lumière sur un échantillon pour en capturer la signature spectrale, l’entreprise peut, en quelques minutes et grâce à un algorithme d’apprentissage profond, discerner la présence ou non de bactéries ou de pathogènes.
Les bactéries ont beau être invisibles, Spore.Bio les rend aussi faciles à repérer qu’une faute de frappe sur un panneau publicitaire !
Cette technologie se veut également précieuse pour les industries pharmaceutiques, où les délais de tests traditionnels ne sont pas compatibles avec des thérapies aussi délicates que celles à base de gènes ou de cellules, souvent périmées en une semaine. Cerise sur le gâteau : la startup prévoit de livrer ses machines portatives directement dans les usines, afin que les fabricants puissent effectuer leurs tests sur place sans perdre de temps.
Le succès de Spore.Bio s’appuie aussi sur un partenariat de choix avec l’Institut Pasteur, ce qui lui permet d’accéder à une grande banque d’échantillons bactériens. Et comme si cela ne suffisait pas, l’entreprise promet de doubler son équipe d’ici 2025, preuve que la croissance est bel et bien à l’ordre du jour.
Raji, le fondateur, a compris qu’après tout, la microbiologie ne se limitait pas à l’agroalimentaire. Avec un passé chez Nestlé, il a découvert un potentiel encore plus vaste qui s’étend, par exemple, jusqu’aux cosmétiques, où les industriels cherchent des alternatives aux conservateurs bannis pour des raisons écologiques.
Ainsi, Spore.Bio espère que sa révolution lumineuse impressionnera autant ses investisseurs que ses clients. Alors que la traditionnelle analyse bactérienne était aussi lente qu’une tortue en grève, l’avenir pourrait bien s’annoncer aussi rapide qu’une voiture de course. Car, comme le dit le proverbe : « Mieux vaut prévenir que courir après les bactéries !»
Source : Techcrunch