« La technologie est comme une boîte de chocolats : on ne sait jamais sur quoi on va tomber ! » Cette maxime pourrait bien s’appliquer à l’expérience menée par Google en novembre dernier dans huit pays européens. L’idée ? Tester l’impact de l’omission des résultats des éditeurs de presse européens pour une petite partie des utilisateurs. Et le verdict est tombé : pas d’impact significatif sur le chiffre d’affaires, en tout cas du côté de Google.
Google souhaitait démontrer, grâce à cette expérience, que le contenu des news européennes n’apportait aucune valeur monétaire significative à son moteur de recherche. Paul Liu, Directeur de l’économie chez Google, a révélé que le retrait des contenus d’actualité avait simplement entraîné une légère baisse de fréquentation de 0,8 % et n’avait pas affecté ses revenus publicitaires.
Cette initiative audacieuse de Google intervient dans le contexte de la législation européenne sur le droit d’auteur, qui impose aux géants du web de rémunérer les éditeurs pour l’utilisation de leurs extraits d’articles. Google, tel un funambule, avance prudemment entre les fils tendus de la législation et les ressorts des négociations avec les éditeurs.
Google jongle avec les règles européennes pour montrer la valeur… ou plutôt l’absence de valeur ?
Pourtant, en Allemagne et en France, le géant du numérique marche sur des œufs. Les deux pays n’ont pas été inclus dans l’expérience pour éviter les foudres éventuelles. En France, une précédente décision de justice a même contraint Google à faire marche arrière. Et en Allemagne, la pression sur leurs pratiques de licences de presse continue de s’intensifier.
Cela dit, Google n’en est pas à son coup d’essai. La firme a déjà brandi la menace du retrait de visibilité comme moyen de pression, notamment en Australie, au Canada et en Californie. Mais en Australie, elle a dû faire marche arrière et conclure des accords de licence avec les entreprises médiatiques locales. Comme quoi, dans un bras de fer avec Google, tout n’est pas toujours plié d’avance.
Alors, que peut-on apprendre de cette expérience ? Peut-être que malgré tout ce ramdam, la véritable valeur des news reste dans l’œil de celui qui regarde. Ou, dans ce cas, qui clique. En attendant, Google continue de surfer entre ses lignes de code et les lignes législatives.
Source : Engadget