« Dans un monde où la technologie évolue à la vitesse grand V, qui aurait cru que l’on parlerait un jour de ‘dignité des données’ ? »
Microsoft semble réinventer le concept d’influence ! La fameuse entreprise de Redmond se lance dans un projet de recherche visant à évaluer l’impact des exemples de formation sur les créations des modèles d’intelligence artificielle générative, qu’il s’agisse de texte, d’images, ou autres médias. Une initiative qui remonte à décembre dernier, mais qui commence seulement à faire parler d’elle grâce à une annonce de recrutement relayée sur LinkedIn.
Ce mystère de l‘IA nous plonge dans les coulisses des modèles d’apprentissage profond. Les intern-es-ational-e-s (oui, on joue avec les mots comme Microsoft avec les données) seront ainsi appelés à prouver que ces modèles peuvent être entraînés de façon à ce que l’impact d’un ensemble de données soit “estimé efficacement et utilement”. Une belle manière de dire que le brouillard autour des sources des modèles pourrait un jour se dissiper.
Lorsque l’IA se met à chanter, il est probablement temps de vérifier d’où elle tient ses notes !
Au cœur de cette quête de transparence, se trouve un certain Jaron Lanier, scientifique multi-casquettes chez Microsoft Research, qui prône pour une “dignité des données”. Pour lui, les productions numériques devraient être associées aux êtres humains qui en sont la source, une idée qui pourrait résoudre bien des litiges pour Microsoft, actuellement engluée dans des poursuites judiciaires.
Pas vraiment rose pour les Big Tech : impliquée dans plusieurs procès liés aux droits d’auteur, notamment par le New York Times et des développeurs de logiciels, Microsoft sait que marcher dans les allées de l’éthique aux côtés de Lanier pourrait avoir ses avantages ! Tracer l’origine des données pourrait s’avérer être la parade ultime contre les procès et les mécontentements créatifs.
Mais attention : d’autres entreprises tentent déjà de mettre en place cette reconnaissance des apporteurs de données. Des sociétés comme Bria revendiquent même des compensations “programmatiques”. Toutefois, la transparence du montant de ces rétributions reste un doux rêve.
Alors, Microsoft, champion de la justice éthique ou simple grand-père souriant avec un tour de magie dans sa manche ? Seul l’avenir nous le dira. Peut-être que l’aspiration à une plus grande transparence n’est qu’un gadget de plus ? On ne peut que croiser les doigts pour que ce projet ne tombe pas, lui aussi, dans l’oubli.
Parce qu’à bien y penser, même une intelligence artificielle a parfois besoin de connaître ses « sources » pour embrasser son avenir.
Source : Techcrunch