Comment une société telle que Network International, qui a dominé les marchés du Moyen-Orient et d’Afrique pendant une décennie grâce à des acquisitions stratégiques, voit-elle émerger une concurrence innovante juste sous son nez ?
Network International, basé à Dubaï, est depuis longtemps un acteur incontournable du traitement des paiements. Pourtant, la lenteur des progrès technologiques chez ces géants laisse aujourd’hui place à des startups plus agiles, comme Enza. Fondée en 2022 par d’anciens dirigeants de Network, Enza vise à combler les lacunes restées béantes pour les banques et les fintechs, surtout en Afrique. Serait-ce là un tournant pour le marché des paiements dans la région ?
Avec un financement de démarrage de 6 millions de dollars, Enza se positionne comme un bâtisseur d’infrastructures diversifiées pour les paiements locaux, incluant des solutions de cartes, portefeuilles électroniques, et paiements instantanés. Les fondateurs avaient identifiés une inadéquation chez Network qui les a poussés à se lancer dans cette aventure. Pourraient-ils réellement redéfinir les standards de l’industrie ?
« Payments are the gateway but the value is in the data and the services you can layer on top. »
Enza se distingue en se concentrant à la fois sur l’émission pour les banques et fintechs, et l’acceptation pour les PME et marchands. Leur stratégie initiale cible l’Égypte, le Nigeria, et l’Afrique du Sud, des marchés financiers majeurs du continent. Mais comment Enza pourrait-elle véritablement transformer la dynamique entre banques et fintechs alors que les premiers semblent avoir cédé trop de terrain au second ?
La clé réside peut-être dans les partenariats stratégiques et l’expérience des fondateurs d’Enza. En utilisant leurs vastes réseaux, ils ont rapidement conclu des contrats avec plusieurs banques africaines. En seulement un an d’activité, Enza a déjà sécurisé plus de 10 millions de transactions mensuelles contractuelles. Pourtant, le défi reste de taille : réussir à convertir ce dynamisme initial en un avantage concurrentiel durable.
Enza tire partie de son modèle basé sur les volumes de transactions, avec une croissance mensuelle de 35 à 40 %. De plus, avec un soutien financier d’Algebra Ventures et Quona Capital, l’entreprise dispose désormais de ressources pour étendre son équipe et lancer de nouveaux produits. Cela pourrait-il suffire pour bouleverser le secteur des paiements africain ?
Alors que le paysage financier africain continue d’évoluer, la question reste en suspens : Enza sera-t-elle capable de maintenir cette trajectoire ascendante et de véritablement changer les règles du jeu pour les banques et fintechs du continent ?
Source : Techcrunch