Comment une simple idée de mining de crypto-monnaie peut-elle conduire à la plus grande introduction en bourse technologique américaine depuis 2021 ? Cette question captivante nous amène à remonter le fil de l’incroyable aventure de CoreWeave, une entreprise qui a récemment fait son entrée sur le marché boursier avec fracas.
À première vue, le démarrage de CoreWeave en bourse était tout sauf éclatant : l’entreprise a fixé son prix d’entrée à 40 dollars par action, bien en deçà de la fourchette estimée entre 47 et 50 dollars. De plus, le nombre d’actions offertes a été réduit, ce qui a permis de lever 1,5 milliard de dollars, générant ainsi une capitalisation boursière de 14 milliards de dollars. Pourquoi un accueil si mièvre pour ce qui est pourtant la plus grande entrée en bourse liée à l’IA jamais réalisée ?
L’histoire derrière le succès de CoreWeave est une saga fascinante marquée par l’innovation et un brin de chance. Tout débute lorsque Brian Venturo se retrouve avec du temps libre après l’effondrement de son précédent projet. Avec ses amis, ils transforment alors un simple passe-temps de mining sur une table de billard en Manhattan en un empire de mining, accumulant jusqu’à 50 000 GPUs Nvidia pour devenir le plus grand mineur d’Ethereum au monde.
C’est grâce à une succession de coups de chance que CoreWeave est devenue une référence dans l’infrastructure de formation à l’IA.
Mais comment basculent-ils de la crypto à l’IA ? Venturo et ses partenaires décident d’explorer d’autres possibilités, allant jusqu’à offrir l’accès à leurs ressources graphiques à des groupes open source comme EleutherAI. Cette collaboration spirituelle et technique se traduit par des partenariats fructueux, les startups AI qu’ils aident devenant des clients payants. Un vrai coup de pouce pour leur perspective d’évolution.
C’est finalement grâce à la notoriété acquise dans le monde open source qu’OpenAI et, par ricochet, Microsoft, entendent parler de CoreWeave, consolidant ainsi leur influence dans le secteur. Aujourd’hui, CoreWeave possède 32 centres de données et 250 000 GPU, bien qu’elle doive encore faire face à une dette monumentale de 7,6 milliards de dollars à rembourser d’ici deux ans.
Malgré cette dette colossale, CoreWeave semble imperturbable et affirme que chaque contrat client a été structuré pour couvrir les coûts d’achat des GPUs nécessaires. Derrière cette assurance se cache une prise de risque calculée, mais ne repose-t-elle finalement pas sur une dose de chance déconcertante ? En fin de compte, l’avenir de CoreWeave dépendra-t-il de sa capacité à transformer cette chance en une réussite durable dans le domaine de l’IA ?
Source : Techcrunch