« Écrire n’est pas tout à fait narrer, c’est plutôt naviguer dans l’océan des mots. » Voilà une maxime que comprendrait surement chaque écrivain ayant participé à NaNoWriMo, cette aventure littéraire où l’on transforme son café en chapitres. Malheureusement, l’odyssée a pris fin : NaNoWriMo a annoncé qu’il jette l’encre, euh… l’ancre.
Derrière cet acronyme se cachait le National Novel Writing Month, un défi infâme—ou admirable, selon les vélléités littéraires—lancé à ceux qui n’ont jamais assez de temps pour finir un roman. Lancé en 1999 comme une simple liste de diffusion Yahoo!, NaNoWriMo est devenu une saga épique sur Internet, réunissant des centaines de milliers de participants prêts à noircir les pages de novembre.
Cependant, la dernière page du roman communautaire de NaNoWriMo semble avoir été écrite par un antagoniste plutôt familier : les problèmes financiers. Le projet semblait aussi chaotique qu’un premier jet de science-fiction, ses difficultés se sont progressivement révélées. Certaines allant jusqu’à ternir la réputation chèrement acquise, notamment son virage en faveur de l’IA dans la création littéraire, ce qui a mis le feu aux poudres parmi les plumes traditionnelles.
NaNoWriMo a été pris dans le tourbillon d’encre numérique, mais son encrier était bien vide.
On pourrait se dire, « ah l’IA, encore elle! », mais l’intelligence artificielle n’est qu’un chapitre parmi d’autres dans les tumultes de NaNoWriMo. La démission de grandes figures littéraires telles que Maureen Johnson et Daniel José Older fut un coup de marteau supplémentaire au fervent projet. Quant aux forums, leur modération aléatoire a créé une zone de tempête peu contrôlée, particulièrement risquée pour les jeunes écrivains.
Cela dit, mettre tous les maux sur le dos des événements récents serait un peu comme accuser un stylo de couler alors qu’on l’a laissé dans l’eau. Un porte-parole de l’organisation, Kilby, a bien résumé dans une touche de réalisme via une vidéo YouTube que « beaucoup ont cru que ce service était gratuit », notant que le coût d’une telle opération ne se limite pas à la seule bravoure de novembre.
Comme toute bonne histoire, il y a des leçons à tirer. Et parfois, il faut savoir quand lever le crayon et clore un chapitre. Alors que la communauté fait son deuil, rappelons-nous : même si l’histoire est finie, le livre peut toujours inspirer. Et NaNoWriMo a inspiré plus de textes que bien des bibliothèques.
Peut-être que l’avenir de l’écriture est incertain, mais une chose est sûre : tout comme un mauvais jeu de mots, NaNoWriMo nous aura laissé éclater de rire avant de laisser tomber le rideau. Parce qu’à la fin des fins, ce n’est pas un adieu, c’est un « Doeuvoir! ».
Source : Techcrunch