Peter Diamandis, prophète moderne ou illusionniste des temps technologiques ? Quelle est cette promesse de futur d’abondance qu’il avance, galvanisée par une technologie en constante accélération ? Reconnu pour ses convictions presque utopiques sur un avenir potentiel où la technologie allonge pour de bon nos vies, Diamandis est à la tête de nombreuses institutions comme la Fondation XPRIZE et l’Université Singularity. Mais peut-on vraiment croire en cette vision si optimiste, particulièrement quand elle est soutenue par des figures influentes comme Elon Musk ?
Pour les admirateurs, ses théories sont loin d’être de simples racontars : preuves à l’appui, ils affirment que la technologie a déjà aidé des milliards de personnes à sortir de la pauvreté. Mais peut-on vraiment ignorer les critiques qui soulignent les déséquilibres croissants de notre monde, notamment aux États-Unis où seuls 4% de la richesse nationale sont détenus par la moitié inférieure des ménages, alors que les 10% supérieurs s’accaparent les deux tiers ? Diamandis lui-même semble être une figure moderne complexe, intriguant certains par ses partenariats et ses points de vue avant-gardistes.
Son engagement envers la longévité nous amène à nous interroger : est-il réaliste de penser que la « vitesse de fuite de la longévité » — ce moment où chaque année de vie est prolongée de plus d’une année par les progrès scientifiques — soit à portée de main pour tous ? Ou bien demeure-t-elle un privilège de l’élite ?
La poursuite implacable de la jeunesse éternelle transformera-t-elle le paradigme de la santé au quotidien ?
Selon Diamandis, si l’on s’en tient uniquement aux moyens financiers, la longévité pourrait sembler un rêve inaccessible. Pourtant, ce dernier argue que les fondations d’une vie prolongée ne sont pas si onéreuses : la diététique, le sommeil, l’exercice, et un état d’esprit optimiste. Ces recommandations sont universellement gratuites. Mais est-il suffisant de se reposer sur ces piliers de santé de base alors même que des avancées plus technologiques, comme le séquençage épigénétique, prennent de l’ampleur dans le discours sur la longévité ?
Avec des initiatives telles que le Healthspan XPRIZE, Peter Diamandis ne se contente pas de parler, il mobilise des foules pour prouver l’efficacité de ses théories. Cette compétition mondiale vise à démontrer la capacité à inverser le vieillissement fonctionnel dans des tranches d’âge spécifiques. Mais est-ce que l’inclinaison vers des solutions high-tech n’ouvre pas la voie à de nouvelles inégalités ? Peut-on réellement imaginer ces technologies devenir accessibles à tous une fois mature ?
En confrontant la méthodologie personnelle de Bryan Johnson, anti-âge autoproclamé, et l’approche expansive de Diamandis, une autre question émerge : la quête de la longévité doit-elle être micro ou macro ? Tandis que Johnson expérimente sur lui-même, Diamandis mise sur une compétition de masse, précisément mesurée. Pourtant, cette approche collective ne risque-t-elle pas de diluer l’impact individuel ? Pour écouter Diamandis discuter de ses initiatives et perspectives, visitez ce lien.
En fin de compte, quel est le vrai coût de la longévité ? Qui devrait vraiment en bénéficier, et comment ? Est-ce seulement une rhétorique bien menée ou la véritable ouverture d’une ère nouvelle pour l’humanité ?
Source : Techcrunch