Pouvons-nous vraiment repenser le moteur électrique pour le rendre à la fois plus efficace et moins coûteux ? C’est le défi que relève Conifer, une nouvelle startup formée par quelques anciens ingénieurs de Lucid Motors et du projet de voiture électrique d’Apple. Conifer perturbe le marché en proposant des moteurs de moyeu révolutionnaires, mais que se cache-t-il derrière cette innovation ?
Conifer a fait le choix audacieux d’éliminer les éléments terres rares de ses moteurs, une décision tant écologique qu’économique. En optant pour des aimants ferrite, plus abondants, Conifer espère non seulement réduire les coûts mais aussi limiter les risques liés à la chaîne d’approvisionnement. Pourquoi un tel choix à une époque marquée par la volatilité des tarifs et une guerre commerciale avec la Chine ? Serait-ce une stratégie pour capitaliser sur un contexte géopolitique incertain ?
En parallèle, d’autres acteurs comme DeepDrive en Allemagne et Donut Lab en Finlande explorent eux aussi de nouvelles pistes pour rendre les moteurs électriques plus performants et abordables. Si les batteries continuent de baisser en prix, bien qu’à un rythme moins effréné, suffisent-elles à compenser les coûts élevés associés à l’innovation des moteurs ? Conifer, avec ses 20 millions de dollars de capital-risque récemment levés, semble bien positionnée pour relever le défi.
Peut-on vraiment redistribuer les cartes de l’industrie des moteurs électriques avec une telle approche audacieuse ?
La stratégie de Conifer ne s’arrête pas là ; elle ambitionne de cibler le marché de la petite mobilité avec un moteur adaptable qui peut remplacer sans encombre les moteurs de moyeu existants, promettant des améliorations significatives de l’autonomie. Ce choix va-t-il repositionner l’entreprise comme un acteur clé dans des secteurs inattendus comme la tondeuse à gazon ou encore l’industrie HVAC ?
Fondé par soucieux du manque de progrès en matière de motorisation électrique, Ankit Somani et ses collègues veulent automatiser la fabrication de leurs moteurs tout en réduisant leur complexité. Mais cette approche de « micro-usine » hautement automatisée, autrefois échouée chez Arrival, trouvera-t-elle sa place dans un secteur aussi concurrentiel ? Est-ce que l’adaptabilité du processus de fabrication sera une clé déterminante de leur succès ?
Enfin, il semble que l’approche marketing de Conifer mise sur la simplicité et l’efficacité : proposer un moteur de « remplacement direct » capable d’améliorer l’autonomie de 10% sans changement majeur. Somani nous rappelle que les grandes entreprises sont souvent frileuses face aux startups. Cependant, l’argument de simplicité technologique peut-il réellement convaincre ?
La question persiste : Conifer aura-t-elle la capacité de transformer les promesses audacieuses en une réalité concrète et pérenne, dans un marché en pleine mutation ?
Source : Techcrunch