Comment la tempête qui a failli emporter Tesla en 2018 a-t-elle pu offrir une nouvelle voie à toute une industrie en crise ? Derrière l’échec retentissant du Model 3, d’anciens leaders de la chaîne d’approvisionnement de Tesla ont puisé une inspiration inattendue. Mais suffit-il vraiment de l’expérience pour transformer un secteur aussi complexe que la logistique grâce à l’intelligence artificielle ?
Atomic, la startup cofondée par Michael Rossiter et Neal Suidan, a vu le jour non pas malgré, mais à cause des énormes difficultés rencontrées lors de la montée en puissance du Model 3. DVx Ventures, dirigé par l’ancien président de Tesla Jon McNeill, a soutenu la naissance de la société. Mais quelles leçons ces vétérans auraient-ils vraiment tirées de l’urgence ayant failli faire tomber Tesla pour imaginer des solutions que même les logiciels traditionnels peinent à offrir ?
L’ambition d’Atomic est claire : révolutionner la planification des stocks grâce à une intelligence artificielle capable de jongler avec l’incertitude, et ce, pour des clients pilotes issus des secteurs les plus vulnérables à la volatilité — de l’agroalimentaire à la mode. Peut-on croire leurs chiffres spectaculaires, qui promettent une réduction des coûts d’inventaire de 20 à 50 %, tout en maintenant un taux de disponibilité de 99 % ? Qu’est-ce qui différencie vraiment Atomic de tous les autres outils de planification existants sur le marché ?
Face à une supply chain mondialisée et fragilisée, Atomic veut incarner la boule de feu de l’optimisation désormais pilotée par l’IA.
La crise mondiale actuelle a rendu obsolète bien des systèmes traditionnels, selon Suidan. Les planificateurs, jusqu’ici enfermés dans leurs tableurs et contraints de multiplier les scénarios à la main, ont-ils enfin trouvé avec Atomic le moyen d’agir rapidement et avec confiance ? Entre automatisation des tâches répétitives et émancipation des utilisateurs, la solution entend donner carte blanche aux planificateurs et inventer une nouvelle façon de diriger la chaîne d’approvisionnement. Mais sommes-nous face à une solution universelle ou à une simple amélioration incrémentale ?
L’agilité est au cœur des promesses de Rossiter et Suidan : l’implémentation est rapide, la personnalisation généralisable, et le contrôle absolu laissé à ceux qui doivent répondre à la pression des dirigeants. En quoi cette philosophie diffère-t-elle du modèle atelier ultra-segmenté de l’ère précédente chez Tesla, où chaque équipe travaillait en silo ? Peut-on parler d’une révolution culturelle aussi bien que technologique ?
Il est notable qu’une grande partie des anciens de Tesla se soient lancés dans la création de startups, mais Atomic s’appuie sur une approche holistique, nourrie directement des transformations opérées à l’intérieur même du constructeur automobile. C’est sur ce système d’orchestration construit « de zéro » que repose aujourd’hui la proposition de valeur d’Atomic. Mais peut-elle vraiment s’appliquer à l’ensemble des entreprises hors du secteur automobile ?
Après avoir enclenché la métamorphose chez Tesla, les fondateurs d’Atomic veulent désormais convaincre tous ceux qui manipulent des biens physiques. Leur vision ne manque pas d’ambition : « soutenir chaque entreprise qui vend des produits physiques ». Faut-il y voir une utopie à la sauce Silicon Valley, ou le début d’une véritable révolution dans la supply chain mondiale ?
Source : Techcrunch