« Qui veut prendre la place du roi des puces doit d’abord savoir jouer à cache-cache avec la Maison Blanche. » Voilà une règle du jeu que Nvidia, le DJ vedette de la Silicon Valley, connaît mieux que personne ! Cette semaine, chez les fans de la tech comme chez les traders speedés, une nouvelle a fait l’effet d’un clic sur un mauvais lien : Nvidia va devoir, à partir de maintenant (et pour toujours, apparemment), demander un visa XXL chaque fois qu’elle veut exporter ses précieuses puces H20 vers la Chine. Eh oui, même les robots doivent remplir des formulaires…
Tout ça a commencé par une missive officielle du gouvernement américain, un peu comme une invitation surprise dont on se passerait bien. Motif : les puces H20 pourraient bien finir dans un supercalculateur chinois, et ça, on ne veut pas. Pour couronner le tout, Nvidia doit préparer son portefeuille : la firme s’attend à un coup de massue de 5,5 milliards de dollars, rien que sur son premier trimestre fiscal 2026. Résultat face à tant de « love » législatif ? Plouf, l’action Nvidia a plongé de 6% après les annonces.
Mais la diplomatie, c’est parfois plus savoureux qu’un épisode de Succession. Il paraît, selon NPR et TechCrunch (ce n’est pas une série Netflix, on le jure !), que Jensen Huang, le patron-cowboy de Nvidia, aurait tenté de charmer l’administration Trump autour d’un dîner (à Mar-a-Lago, rien que ça). En échange de promesses sur des investissements dans des data centers sur le sol américain, Nvidia espérait sauver la mise et ses puces H20 sur le marché chinois. Spoiler : les retournements de situation n’ont rien à envier à ceux des Oscars.
Si même les puces se font recaler à la frontière, imaginez l’épreuve pour vos clés USB en vacances à Pékin.
Comme par magie (ou presque), Nvidia annonçait quelques jours plus tard qu’elle allait fabriquer certaines de ses fameuses puces IA aux États-Unis, avec, à la clé, des centaines de millions de dollars investis sur quatre ans. Les observateurs sceptiques, eux, remarquent que côté description du projet, Nvidia a surtout livré… du vent : pas de détails clairs sur l’ampleur véritable de ce grand chantier américain.
Derrière les chips et les paillettes, une question chauffe : pourquoi tant de vigilance ? Y a-t-il une épidémie de parano dans la Silicon Valley ? Des officiels américains soupçonnent que les H20 servent à entraîner des modèles IA chinois, comme le fameux DeepSeek R1, qui a fait frissonner le marché US de l’IA façon thriller en janvier dernier. Il semble donc qu’au Royaume des processeurs, la méfiance soit reine.
Au jeu du clair-obscur, Nvidia garde la face : pas de déclaration, pas d’émotion. On laisse les analystes broder sur le futur des exportations, en attendant le prochain épisode. On ne sait jamais : la Maison Blanche pourrait lancer une nouvelle « recette» de restrictions 100% américaines… ou servir le dessert chinois, qui sait ?
En tout cas, une chose est sûre : pas facile de rester leader mondial quand ses puces doivent passer plus de temps aux contrôles douaniers qu’en data center. Et maintenant, pour Nvidia, face aux Américains intransigeants et aux chinois impatients, il va falloir bien plus qu’un simple code source… Il va falloir un passeport biométrique pour chaque transistor !
Source : Techcrunch