« Dans la vie moderne, même les carnets de notes veulent vous faire tourner la page… vers un abonnement payant! » C’était le refrain des utilisateurs d’Evernote, empilant dans leurs placards virtuels plus de souvenirs que la grand-mère n’enfermait de trésors dans son grenier. Jusqu’au recent revirement d’Evernote affirmant, tel un tuteur sévère, que désormais, son plan gratuit serait limité à un seul cahier et 50 pages. Un peu comme si on vous disait « C’est bien beau de collectionner, mais maintenant on va apprendre à trier! »
Imaginez un peu, votre grenier numérique se transformant en une chambre de bonne, où chaque mot compte et chaque post-it est un luxe. Evernote, fièrement ancré dans le décor depuis ses début, s’est décidé à faire le ménage en posant un ultimatum : à partir du 4 décembre, nouveaux et anciens utilisateurs ne pourront cumuler qu’un microcosme de leur ancienne collection. Antique pratique ou stratégie chic pour pousser au déclic (monétaire), on se le demande!
Ne vous alarmez pas trop vite chers hoarders de données, Evernote vous laisse une porte de sortie : supprimez pour ajouter. Une sorte de valse des notes où celles jugées indésirables finissent à la porte. Après tout, qui n’a jamais eu besoin d’un bon prétexte pur faire le tri?
« En réduisant notre espace libre, Evernote nous incite peut-être à rédiger l’histoire de nos vies avec davantage de concision. »
Et pour ceux qui vivaient dans l’abondance de notes jusqu’à présent, Evernote avoue sans rougir qu’il faut exporter sec, car au-delà des 50, ce sera la porte ou le portefeuille. Les détails de cette nouvelle frugalité apparaitront sur leur page de comparaison des plans le jour J. Mais que les futurs économes de l’ère numérique se rassurent : Evernote assure que la plupart d’entre nous vivons déjà en dessous de ce seuil et que nous ne serons pas trop secoués par la nouvelle. On se sent déjà plus légers, n’est ce pas?
Cette décision radicale sème une once de doute et Evernote avoue sans détour qu’elle pourrait inciter certains à « reconsidérer » leur idylle avec l’application. Depuis que Bending Spoons a croqué Evernote, le goût amer des licenciements et des profits en berne a préparé le terrain à cette nouvelle directive. Ils n’ont pas leur langue dans la poche lorsqu’il s’agit d’avouer qu’Evernote nageait en eaux déficitaires depuis des années.
Faisant pâle figure face à des concurrents comme Notion, Evernote est lentement descendu dans l’échelle des préférences des consommateurs. Même sous la houlette de Ian Smalls, qui a apporté un revenu récurrent de 100 millions de dollars, Evernote cherche encore sa place dans un paysage technologique en constant changement.
Cependant, tout n’est pas perdu pour les amoureux de la note gratuite. Des alternatives généreuses existent chez Notion, Microsoft OneNote, et Zoho Notebook, qui pourraient bien attirer les orphelins d’Evernote. En effet, quand le bloc-notes se serre la ceinture, il est peut-être temps de changer de taille… ou de marque!
Source : Techcrunch
