Est-il possible que Huawei puisse contourner l’interdiction d’importation imposée par les États-Unis? D’après une récente enquête de Bloomberg, Huawei aurait en effet pris des mesures significatives dans cette direction. Pas n’importe quelles mesures, mais la création d’un réseau de puces électroniques autonomes, facilitée par un fonds d’investissement du gouvernement de la ville de Shenzhen créé en 2019. Quel est l’objectif visé par cette démarche et qu’en est-il réellement de l’autonomie de Huawei?
Ce réseau permettrait-il à Huawei de devenir indépendant des importations étrangères, notamment dans le domaine de la lithographie, un élément crucial pour la production de semi-conducteurs? Trois filiales d’une société dénommée SiCarrier se retrouvent au cœur de ce développement. Avec l’expérience des ingénieurs de SiCarrier, qui travaillent désormais directement sur les sites de Huawei, les liens entre les deux sociétés semblent étroits. La question qui se pose est donc : jusqu’à quel point la relation entre SiCarrier et Huawei est-elle symbiotique et quelle en est l’ampleur réelle?
Huawei, en s’appuyant sur des talents locaux et des innovations internes, a-t-il réellement défié les sanctions mondiales?
L’embauche d’anciens employés d’ASML, spécialiste néerlandais de la lithographie, par Huawei révèle-t-elle une avancée majeure pour l’entreprise? Selon Bloomberg, il semblerait que ces recrutements aient permis à Huawei de réduire l’écart avec ses concurrents, passant d’un retard de huit ans à environ cinq ans derrière les leaders comme le processus 3nm d’Apple Silicon. Mais comment ce talent local, renforcé par quelque « douzaine de brevets » déposés auprès de SiCarrier, a-t-il permis à Huawei de progresser si rapidement?
En équipant ses derniers appareils, tels que les Mate 60 et la série Mate X5, avec son propre processeur HiSilicon Kirin 9000S fabriqué par SMIC (Semiconductor Manufacturing International Corporation), Huawei montre une certaine indépendance dans la chaîne d’approvisionnement. Cela ne souligne-t-il pas l’importance croissante pour les entreprises technologiques de sécuriser une autonomie dans la production de composants, notamment face à la montée en puissance des véhicules électriques et de l’intelligence artificielle?
La résilience de Huawei, conjuguée aux investissements massifs de la Chine dans son industrie de semi-conducteurs, ne contraindra-t-elle pas les États-Unis à intensifier leurs efforts pour maintenir leur avantage technologique? La situation économique et géopolitique actuelle ne rend-elle pas les réalisations de Huawei encore plus significatives?
Source : Engadget