Qui eut cru qu’une conférence à Helsinki donnerait tant de leçons sur l’écosystème des startups européennes? Les associés généraux chez Benchmark, cette firme de la Silicon Valley vieille de près de 30 ans réputée pour ses paris remarquables comme Uber et Dropbox, nous ont partagé leurs pensées sur plusieurs sujets critiques. Mais que peut-on apprendre de cet échange aux multiples facettes?
Pourquoi ces hommes de Silicon Valley ont-ils fait le déplacement jusqu’à Helsinki sans raison d’affaires valable, si ce n’est pour leur soif de comprendre l’excellence en tout? Qu’a donc cette ville de si particulier? Et, s’agissant de valuations démesurées, comment Victor Lazarte, nouveau partenaire chez Benchmark, exprime-t-il, avec le recul, ses regrets d’avoir accepté une valorisation trop importante, trop rapidement pour sa propre entreprise de jeux vidéo?
Au cours de notre discussion, Lazarte a reconnu que le désir des investisseurs de s’associer à sa société après l’investissement de Benchmark a amené une augmentation artificielle de la valeur. Cela n’a-t-il pas distrait de l’objectif réel de développer l’entreprise? Cherchons-nous, dans la Silicon Valley, à maximiser les valuations au détriment d’une croissance organique et saine?
Le piège des valuations gonflées: une distraction pour les start-ups?
Face au paradoxal marasme économique général et à la frénésie investissant l’intelligence artificielle, quelle est la position de Benchmark vis-à-vis des entreprises de modèle de langage large (LLM) fermées, telles qu’OpenAI et Anthropic, dans lesquelles elle n’a pas investi? Serait-on à la veille d’une révolution logicielle rendant nos utilisations actuelles obsolètes?
Le partenaire Miles Grimshaw prédit une prise de conscience collective sur la manière dont notre utilisation actuelle du logiciel paraîtra désuète dans un avenir proche. Mais comment cela va-t-il influencer la créativité et l’innovation chez les fondateurs de startups? Les géants du secteur comme Microsoft, avec des outils tels que Copilot, vont-ils dominer le marché ou serons-nous surpris par l’ingéniosité des créateurs d’outils open source?
Et en termes d’investissement dans des entreprises nécessitant de grands apports de capital, que pense Benchmark de la supériorité présumée des modèles open source? Nous avons même touché la question des regrets, comme avec l’opportunité manquée d’investir dans Airbnb. Comment Benchmark conseille-t-elle ses startups sur les valorisations, sachant qu’elle impacte directement les possibilités futures des fondateurs?
En définitive, dans un monde technologique où l’IA et la valorisation des startups sont sujets à tant de spéculation, quel rôle jouent les conseils d’administration et la gouvernance d’entreprise? Peter Fenton, membre sénior de l’équipe Benchmark, suggère que même en temps de crise, l’intégrité des structures de gouvernance reste cruciale pour construire de grandes entreprises. Mais combien de temps encore ce principe résistera-t-il aux vagues incessantes d’innovation et de transformation du paysage entrepreneurial?
Source : Techcrunch
