Commençons par un petit jeu : allons chercher dans le dictionnaire des mots tendance pour l’année 2023… Surprise, on tombe sur une collection de termes à la mode digne d’un bingo d’intelligence artificielle!
« L’intelligence artificielle, c’est cette amie qui vous parle beaucoup, mais qui, au fond, ne sait pas grand-chose. »
Nous avons par exemple, le choix délicieusement ironique de Cambridge : « halluciner », qui décrit la tendance charmante de nos amies IA à inventer tout et n’importe quoi plutôt que d’admettre leur ignorance crasse. Si vous cherchez un chirurgien allemand du XVIIIe siècle inventé de toutes pièces ? Pas de problème, elles sont pleines de ressources !
Ces grands « hallucinateurs », qui ne cèdent jamais face à l’inconnu, nous fournissent aussi des créations audiovisuelles ahurissantes d’imagination. Mais prudence, les rêveries numériques de notre nouvelle muse pourraient bien nous tromper avec une facilité déconcertante.
Une fantaisie technologique peut en cacher une autre…
À la réflexion, ces mots de l’année dénotent bien plus qu’une simple mode : ils incarnent une tendance à humaniser nos algorithms, selon Henry Shevlin, éthicien chez Cambridge. On dirait bien que notre langage va se plier à la logique tortueuse de ces êtres de silicium.
Merriam-Webster, quant à lui, a saisi l’extrémité opposée du bâton en mettant en lumière « authentique ». Allez, hop, on floute un peu plus la ligne entre le réel et le truqué, surtout quand il s’agit de deepfakes et autres plaisirs de l’ère digitale.
Auparavant, on se creusait la tête pour savoir si un objet ou une tendance était véritablement authentique, témoignant des intérêts d’une personne ou d’un groupe. Aujourd’hui, il faut carrément se demander si le truc existe vraiment… Sans parler de « deepfake », qui a récemment obtenu son ticket pour le club des termes généralistes, délaissant sa connotation sulfureuse de départ pour briguer l’attention du grand public.
Pour ce qui est de Oxford, si l’on s’était attendu à une référence à l’IA en tant que mot de l’année, c’est raté! Toutefois, le terme « prompt », relégué au second plan, a bien été promu : de simple mot à outil de commande pour nos amis les robots.
En fin de compte, nous autres, les humains, n’avons pas fini de cohabiter avec les bizarreries verbales issues de nos partenaires algorithmiques. S’il est discutable que Tom Holland manque de « rizz » (le mot de l’année d’Oxford pour « charisme »), une chose est sûre, pour l’intelligence artificielle, la « rizzette » n’est pas encore au menu.
Source : Techcrunch
