“Les projectiles rapides, tout comme les startups, peuvent parfois rencontrer une fin abrupte.” Voilà une pensée qui résonne avec l’échec spectaculaire d’un des enfants prodiges de la Silicon Valley : Hyperloop One. Inspiré par le dégoût d’Elon Musk pour le projet de train à grande vitesse de Californie, le concept du hyperloop, promis comme la révolution du déplacement à grande vitesse, devait initialement propulser les gens de Los Angeles à San Francisco en un clin d’œil de 35 minutes. Pourtant, dix ans après la grande annonce, on déplore la chute de Hyperloop One, fermeture des portes et extinction des rêves de tubes sous vide.
Tandis que les usines de rêves clôturent leurs comptes, le gouvernement Biden, quant à lui, ouvre son portefeuille et débourse pas moins de 6 milliards de dollars pour les projets ferroviaires à grande vitesse en Californie. Un souffle d’espoir pour les avocats du transport public et une ironie pour ceux qui espéraient voyager comme des balles dans des tubes à vide.
En fouinant un peu, on déterre les vestiges des promesses non tenues : des états américains séduits par la sirène du hyperloop et maintenant laissés pour compte, de la Virginie-Occidentale à Las Vegas. Hyperloop One, s’élevant brièvement comme le “premier nouveau moyen de transport de masse en plus de 100 ans”, n’aura au final fait déplacer que des espoirs… et des rares testeurs, sur une courte piste d’essai.
“Le rêve du hyperloop semble s’être dissipé comme une bulle de savon, éclatant avant d’avoir émerveillé la foule.”
Pendant ce temps, d’autres projets continuent d’émerger hors des États-Unis, tout en maintenant le suspense sur les véritables prochaines étapes de la mobilité rapide. Mais n’ayons crainte, l’Amérique ne reste pas à quai ! La reconquête des rails est en marche, avec des startups, comme Brightline, qui élargissent leur réseau ferroviaire avec de grandes promesses et de belles étincelles d’espoir.
Les challenges ne manquent pas : réglementation enchevêtrée, délais et budgets plus élastiques que des rails au soleil… Et pourtant, on garde la destination en ligne de mire, avec l’amorce des travaux attendus pour 2024 d’un réseau ferroviaire à grande vitesse reliant Los Angeles et Las Vegas, et un autre projet pharaonique courant le long de la Californie.
Biden mise sur le fer et l’acier plutôt que sur l’air et l’aspiration, et on pourrait se demander si Elon Musk, distrait par ses multiples aventures, pourrait revenir à la charge pour défendre son idée initiale. Mais Elon a déjà tourné la page du hyperloop, laissant son idée se vaporiser aussi vite qu’elle a été émise.
Après divers tweets et annonces tapageuses, Elon semble avoir abandonné le navire hypersonique. Et face à l’extinction de l’ambitieux Hyperloop One, le milliardaire devra peut-être choisir : s’obstiner dans une bataille technologique ou laisser filer le train du progrès sans lui.
Source : Techcrunch