Est-ce la fin d’une époque pour les startups de la tech industrielle ? Countdown Capital, ce fonds de capital-risque dédié aux jeunes pousses de la haute technologie industrielle, annonce sa fermeture imminente pour la fin du mois de mars et la restitution des capitaux non investis – une décision émanant de son fondateur Jai Malik, qui l’a déclaré dans une lettre annuelle. Une question surgit d’emblée : comment cette décision résonne-t-elle dans l’écosystème de l’investissement en phase d’amorçage ?
La lettre, consultée par TechCrunch, expose les conclusions de Malik : est-il encore raisonnable de financer des startups industrielles si ce n’est pas suffisamment inefficient pour justifier notre existence ? Les grandes firmes de capital-risque, œuvrant sur plusieurs étages, sont-elles mieux placées pour générer des rendements solides sur des startups industrielles de valeur ? Qu’est-ce qui se cache derrière ces interrogations sinon l’aveu que, peut-être, Countdown n’était pas positionné pour réaliser des retours sur investissement exceptionnels de manière constante.
La fermeture soudaine de Countdown Capital indique-t-elle des vents contraires plus forts pour les fonds hard tech en phase d’amorçage ?
La fermeture subite de ce fonds, vieux de seulement trois ans, révèle que les contre-courants sont peut-être plus puissants que ne le présument les récits optimistes habituels vantant la construction du futur industriel de l’Amérique. La lettre de Malik sonne-t-elle comme un constat pragmatique de l’inadéquation de Countdown dans l’écosystème actuel ?
Pourquoi donc Countdown Capital, malgré des performances notables jusqu’à présent, en est arrivé à la conclusion inéluctable que de nouveaux investissements ne généreraient pas de forts retours ? Le malaise est-il accentué par le refus de commenter de Jai Malik lui-même ? Est-ce là le signe révélateur de la délicate position des petits fonds face à leurs grands frères multi-échelons dans la bataille pour des startups industrielles au potentiel élevé ?
Quels sont, parmi les investissements de Countdown, les noms qui se démarquent dans le secteur de l’aérospatial et de la défense ? K2 Space, Hadrian, Galvanick – sont-ils les preuves d’une intuition juste ou les vestiges d’une stratégie dépassée ? Comment interpréter la participation d’acteurs comme David Sacks de Craft Ventures, Turner Novak de Banana Capital et Hunter Walk de Homebrew VC en tant qu’LPs ?
En plaçant Countdown parmi les pionniers du renouveau hard tech américain, avant même la création de la pratique American Dynamism d’Andreessen Horowitz, quelle leçon tirer de ce déploiement précoce ? Est-ce la vision d’un fonds comblant le manque de capital pour des entreprises nécessitant un investissement lourd en phase très amorce qui nous manquera ?
Qu’implique la lettre de Malik concernant l’avenir du financement en phase d’amorçage pour la tech industrielle lourde ? Les petits fonds, tels que Countdown, sont-ils destinés à être marginalisés ou il y a-t-il un créneau encore inexploité où ils pourraient s’épanouir ?
Malik, en soulignant explicitement l’éventualité de se positionner en tant que petites « dérivations » moins rentables des grands firmes multi-échelons, entérine-t-il la capitulation des fonds à caractère spécialisé en phase d’amorçage ? Quelles stratégies les différencieraient-elles et auraient-elles vraiment une chance de l’emporter dans ce marché compétitif ?
Face à l’adieu annoncé de Countdown Capital, peut-on deviner un changement de marée pour les autres fonds de taille modeste opérant dans des segments similaires ? L’accessibilité aux startups industrielles de haute performance sera-t-elle désormais une course où seuls les plus dotés, les mastodontes du capital-risque, pourront prétendre s’aventurer ? Que reste-t-il du rêve d’une valeur ajoutée tangible par les petits fonds spécialisés et agiles ? N’est-ce pas là un prélude à l’élargissement du fossé entre David et Goliath dans le monde sans pitié du capital-risque ?
Source : Techcrunch