« Aller à l’électrique, c’est bien; mais il ne suffit pas de brancher la prise pour que ça décolle! » – Voici une petite pensée pour les start-ups de véhicules électriques qui découvrent que vendre leurs bébés branchés, c’est un peu plus complexe que prévu. Prenez le cas de Fisker par exemple. L’ambitieux patron de Fisker, Henrik, rêvait de délivrer 300 SUV électriques par jour dans le monde entier, mais, oh surprise, la réalité a décidé de jouer les trouble-fêtes !
Le Père Noël en polo vert a dû se tromper de cheminée, car en décembre, Fisker visait des chiffres modestes, entre 100 et 200 ventes par jour en Amérique du Nord, mais s’est retrouvé à livrer des chiffres plutôt faméliques, on parle d’une à deux douzaines de ses SUV Ocean par jour. Ce qui est sûr, c’est que leur stratégie de vente directe à la Tesla ne semble pas porter ses fruits outre-Atlantique.
Produits avec amour par Magna Steyr en Autriche, les SUV Ocean de Fisker sont destinés à conquérir l’Europe, mais le gros du travail s’effectue en Amérique du Nord. Le gâteau semble alléchant, mais Fisker a visiblement du mal à trouver les couverts pour se servir. Pas de commentaire de leur part, mais ça doit grincer des dents dans les bureaux.
Le fossé entre la production et les ventes chez Fisker illustre la difficulté de pénétrer le marché des véhicules électriques.
Reculer pour mieux sauter ? Peut-être est-ce là la nouvelle stratégie de Fisker qui, après avoir chanté les louanges des ventes directes, flirte maintenant avec l’idée de faire équipe avec des concessions automobiles. Serait-ce une parade face à leur difficulté à écouler leur stock ou juste une petite danse de la pluie pour appeler de meilleurs jours ?
Ah, les « Fisker Lounges », ces showrooms exclusifs qui devaient fleurir un peu partout… À ce jour, deux ont éclos, laissez-moi sortir mon mouchoir. Serait-il imaginable que les clients aient besoin de plus que des images 3D et des likes sur Instagram pour craquer leur portefeuille ? Attirer l’œil des acheteurs n’est pas une mince affaire, et Fisker le découvre aux côtés des Lucid et Rivian, deux autres sociétés qui mettent plus de temps que prévu à séduire les foules.
Des promesses de livraisons en octobre à la réalité des chiffres de décembre, Fisker semble patiner sur la glace mince de l’optimisme. Ils avaient même augmenté leurs objectifs de production fin 2022, alors que Magna n’a effectivement assemblé que 10 142 SUV et n’en a livré que 4 700. Ce qui est sûr, c’est que la montagne accouche d’une souris électrique.
Avec des soucis de logiciel et des fournisseurs qui jouent à cache-cache, la start-up qui ambitionnait de révolutionner le marché doit se contenter de suivre le peloton. Malgré la baisse drastique de ses objectifs de production l’année dernière, Fisker garde un front haut. Mais bon, peut-être que l’électricité est partie en courant ?
Il ne s’agit pas de défaitisme, mais plutôt de réalisme : penser qu’on peut mettre la charrue électrique avant les bœufs pourrait bien aboutir à une sacrée décharge… de réalité. Et chez Fisker, on dirait qu’ils commencent à sentir le courant passer !
Source : Techcrunch