« Les cookies, c’est comme les calories, parfois on doit les éliminer! » – Google, probablement. Eh bien, accrochez vos chapeaux numériques, mes chers lecteurs, car Google vient de pousser le régime anti-cookies à l’extrême! Il désactive en effet les fameux cookies tiers pour un pourcentage élite – 1 %, pour être précis – des utilisateurs de Chrome, tel un régime sec appliqué à un univers jusque-là sucré par la traçabilité publicitaire. Et quand on sait que Chrome gère avec poigne la moitié du marché mondial des navigateurs, faites le calcul : ça fait une bonne trentaine de millions d’utilisateurs qui vont se retrouver en sevrage numérique!
Mais que vois-je? Une notification qui m’informe que je fais partie des pionniers abordant avec bravoure la nouvelle ère de la « Protection contre le tracking ». En clair, cela signifie que les sites vont devoir se gratter la tête avec autre chose que des cookies tiers pour suivre mes pérégrinations en ligne. Seulement, comme une bonne pâtisserie, trop de changements peuvent rompre l’équilibre : certains sites risquent de s’effondrer comme un soufflé mal cuit. Pas de panique, Google a tout prévu – un petit clic sur l’icône œil et hop, la magie opère, ré-enchantant temporairement notre expérience avec une vieille recette à la cookie tier.
Entrons ensemble dans le creuset de Google, j’ai nommé la « Privacy Sandbox ». Un endroit plus douillet que ça tu meurs, où l’on vous assigne à des groupes d’intérêt glanés de votre historique de navigation. Voilà qui laisse aux annonceurs le loisir de viser juste sans pour autant sentir leur haleine sur votre nuque numérique. Et tout ça, c’est sans cookies! Les données, elles restent chez vous, bien au chaud. Google nous dit même qu’il n’en gardera pas trace plus de trois semaines. Charmant, n’est-ce pas?
La Privacy Sandbox, c’est un peu le speed dating des publicitaires, sans le malaise des premiers rendez-vous.
Évidemment, qui dit nouvelle invention dit yeux inquisiteurs. Et là, c’est sur l’estrade des régulateurs que se pose le projecteur. Ils s’interrogent : cette Privacy Sandbox, ne rend-elle pas notre cher Google encore plus puissant ? L’enquête est en cours, mais si tout se passe comme prévu, les cookies tiers vivront leurs derniers jours d’ici mi-2024 dans ce monde où Chrome règne en maître.
Alors que le bal des cookies arrive bientôt à son terme, prêtons attention aux orchestres de rechange que nous offre gentiment Google. En attendant, savourons ce doux rêve d’un web plus intime — mais gardez un œil ouvert, car le géant ne compte pas laisser son empreinte que dans la sandbox. Comme on dit souvent dans le milieu: « Google a troqué ses cookies contre une boîte à sable, espérons que le chat du voisin ne passera pas par là. »
Source : Engadget