« Comme on dit souvent, avec une grande capacité de batteries vient une grande responsabilité énergétique. » Les panneaux solaires sur les toits sont désormais monnaie courante, et il est logique d’ajouter des batteries pour une certaine autonomie en cas de panne de courant. Mais qu’en est-il des personnes qui ne produisent pas leur propre énergie ? Une solution improbable se dessine : les énormes packs de batteries déjà présents dans les véhicules électriques ! La Californie envisage sérieusement cette option avec le projet de loi V2G (vehicle-to-grid) en discussion au Sénat.
En Californie, il y a environ 1 million de véhicules électriques. En faisant l’hypothèse que tous ces véhicules sont des Nissan Leaf avec une batterie de 50 kWh et qu’ils sont tous prêts à délivrer de l’énergie jusqu’à 20% de leur capacité, nous aurions 15 kWh disponible par véhicule, soit un million de fois. De quoi alimenter plus de 600 000 foyers pendant une journée (en supposant une consommation moyenne de 715 kWh par mois) ! En demandant aux gens d’utiliser moins d’énergie (ne pas utiliser la climatisation, etc.), cette durée pourrait être considérablement prolongée.
Une stratégie de distribution d’énergie pour les ménages, les communautés et même la résilience de l’ensemble du réseau mérite d’être explorée.
Cependant, la réalité se montre comme toujours compliquée. Il y a eu des réticences à l’égard de la recharge V2G. Certains soutiennent que les garanties sur les véhicules sont exprimées en kilomètres parcourus et que l’utilisation des batteries pour autre chose que la propulsion pourrait causer des problèmes. De même, pour les ventes de véhicules d’occasion. Si vous achetez une Tesla avec 20 000 miles au compteur, vous ne vous attendriez pas à ce qu’elle ait aussi alimenté une maison à 50% du temps et que l’état des batteries soit bien pire que le laisserait supposer le kilométrage.
Le Sénat de Californie pourrait être impatient de s’impliquer pour résoudre les problèmes liés à la recharge V2G. Une stratégie d’énergie distribuée visant les foyers, les communautés et même la résilience de l’ensemble du réseau pourrait être bénéfique, surtout si l’on tient compte des coupures de courant semi-régulières liées aux feux de forêt ou aux conditions météorologiques extrêmes en Californie.
Ainsi, malgré les défis, la lueur d’espoir réside dans les véhicules électriques et leur potentiel énergétique. Qui sait, peut-être qu’un jour, nos voitures feront plus que nous transporter, elles alimenteront aussi nos maisons. Et comme le disent les amateurs d’énergie renouvelable : « Celui qui a le Soleil a le pouvoir ».
Source : Techcrunch