Est-ce que l’Union européenne est prête à encadrer l’utilisation de l’intelligence artificielle? Une étape cruciale vient d’être franchie avec l’adoption du texte final du projet de loi sur l’IA par les représentants des États membres. Après des négociations marathoniennes en décembre, quelle est donc la substance de ce compromis final?
Engageant une régulation des applications d’intelligence artificielle à risque, le vote positif du Coreper sur le compromis final a certainement apporté un souffle de soulagement à Bruxelles. Mais quels étaient les enjeux qui menaçaient de faire dérailler le projet de réglementation, même dans cette dernière ligne droite?
La régulation européenne de l’IA est une première mondiale, visant un équilibre entre innovation et respect des droits fondamentaux.
Le texte de l’IA définit une liste d’usages d’intelligence artificielle à proscrire et apporte un cadre pour les applications à haut risque. Quels sont ces usages inacceptables, et quel rôle les modèles d’IA généraux dits à « risque systémique » vont-ils jouer dans ce nouveau paysage réglementaire?
Ce consensus des ambassadeurs des 27 États membres signifie-t-il que les inquiétudes nationales, comme celles de la France souhaitant protéger l’ascension de startups comme Mistral AI, ont été surmontées? Peut-on dire que les règles imposées aux modèles fondamentaux n’entraveront pas la compétitivité européenne face aux géants américains de l’IA?
Sachant que l’Acte IA doit encore passer par le Parlement européen pour un dernier vote, est-il raisonnable de considérer ces étapes comme une simple formalité? L’approbation unanime des États membres est-elle le garant d’une adoption rapide et sans heurts de la législation?
L’entrée en vigueur progressive de l’Acte permettra-t-elle aux applications et modèles d’IA de s’adapter convenablement aux nouvelles règles? Avec ces délais et grace periods, l’Union européenne a-t-elle trouvé la formule gagnante pour une mise en application efficace et mesurée?
La création d’un Bureau de l’IA par la Commission et la reconfiguration des supercalculateurs de l’UE sont-elles des signes avant-coureurs du soutien européen pour le développement d’une IA « made in Europe » robuste et compétitive?
Source : Techcrunch