« On ne peut pas jouer sérieusement avec des choses sérieuses. » Et en parlant de choses sérieuses, SAVEZ-vous ce qui se passe dans l’incroyable petit monde des pixels déchainés ? Les studios de jeux vidéo, ces fabriques de rêves et de tendinites, carburent à un rythme aussi soutenu que la consommation de caféine de leurs développeurs. La recette ? De grandes doses de marketing vitaminé et des périodes de crunch ressemblant étrangement à une émission de télé-réalité intitulée « Survivor: The Office Edition ». Au menu des derniers mois : des licenciements en série qui, comme des DLC indésirables, touchent des studios de toutes tailles.
En garde à vous cinéphiles, Hideo Kojima, le Spielberg des manettes, s’associe avec Sony pour concocter un jeu… qui est un film… mais toujours un jeu – cherchez l’erreur. Avec un nom de code tout droit sorti d’un roman d’espionnage, PHYSINT vous propose du Kojima action-espionnage sans Metal Gear, mais avec une ambition de vous faire oublier où finit la console et où commence le grand écran. Ce magicien de la narration interactive compte aussi expérimenter avec OD, son prochain blockbuster horrifique estampillé Xbox et Jordan Peele – et, oui, il sagit bien d’un jeu, pas d’une série Netflix annulée après une saison.
Kojima embrasse Hollywood, mais sans lâcher sa manette.
Pendant ce temps chez Xbox, quelqu’un a malencontreusement appuyé sur le bouton « Partage », ce qui pourrait permettre à des titres exclusifs de jouer les touristes sur les consoles PlayStation et Nintendo. Quelques sorciers de l’investigation ont trouvé des signes de Starfield posant les pieds en territoire ennemi. Phil Spencer, le Gandalf de Xbox, joue au mystérieux en teasant un événement qui, espérons-le, mettra fin à ce suspens insoutenable.
2024 commence sur des chapeaux de roues avec des showcases Sony et Microsoft qui dévoilent des jeux aux trailers plus scintillants les uns que les autres. Mais c’est difficile d’ouvrir les feux d’artifice et de sabrer le champagne quand on pense aux milliers de gens qui ont vu leur poste disparaître. Les chiffres sont implacables : environ 6 000 sans-emplois dans l’industrie rien qu’en janvier, sur la base d’une année 2023 déjà digne d’un mauvais film catastrophe.
Le plus troublant dans cette histoire, c’est que cette vague de licenciements touche aussi bien les studios indépendants que les géants mondiaux, et ce, alors que ces derniers semblent jouir d’une santé financière olympienne. Cela a des allures de déjà-vu, car j’avais déjà mentionné la crise des licenciements l’année passée. Et pourtant, l’industrie semble ne pas avoir pris de bonnes résolutions pour 2024.
Dans ce contexte un peu morose, une lueur d’espoir subsiste avec les mouvements de syndicalisation qui prennent de l’ampleur depuis 2021. Ils montrent que la force collective peut encore peser dans la balance, offrant un semblant de sécurité face aux célèbres « Game Over » professionnels.
Source : Engadget