Peut-on réellement capturer l’essence d’une célébrité décédée grâce à l’intelligence artificielle? La société Soul Machines a récemment dévoilé « Digital Marilyn », un chatbot AI conçu pour ressembler et parler comme Marilyn Monroe. Mais quelle est la légitimité éthique d’une telle innovation, surtout si elle est faite sans le consentement des personnes concernées? Ce type de technologie soulève des questions importantes sur le respect de la vie privée et l’exploitation posthume.
Soul Machines, spécialisée dans ce qu’elle appelle l’IA biologique, a présenté ce bot hyper-réel lors de SXSW, en partenariat avec le groupe Authentic Brands, qui possède les droits de l’image de Monroe et de nombreuses autres célébrités. Alors, est-ce que « Digital Marilyn » représente une avancée technologique prometteuse ou franchit-elle les limites de l’éthique? Comment la société peut-elle justifier l’utilisation de l’image d’une personne décédée pour créer une interaction qui semble émotionnellement riche et nuancée?
L’IA peut-elle réellement capturer l’essence d’une personnalité et la rendre accessible au public de manière éthique?
Le cas de « Digital Marilyn » n’est pas isolé. Soul Machines développe d’autres célébrités numériques, y compris une version AI de Carmelo Anthony. Cependant, une différence majeure réside dans le fait que les célébrités vivantes, telles que Anthony, peuvent donner leur consentement pour de telles représentations. La société prétend offrir un moyen pour les célébrités de « communiquer en tête-à-tête avec leurs fans, sans limites », mais à quel prix pour ceux qui ne peuvent plus exprimer leur volonté?
Pour la Journée internationale des femmes, Soul Machines a choisi de promouvoir son chatbot Marilyn Monroe sur Instagram, une décision ironique si on considère les implications morales de l’exploitation de l’image d’une femme décédée pour un tel usage. Comment cette démarche s’inscrit-elle dans le respect et la célébration des contributions des femmes au fil de l’histoire? Faut-il voir dans « Digital Marilyn » une forme d’hommage ou une exploitation cynique?
L’innovation technologique n’a jamais été exempte de controverses éthiques. Cependant, là où les frontières de l’acceptable sont constamment repoussées, il demeure essentiel de se poser les bonnes questions. Les progrès en matière d’IA ne devraient-ils pas s’accompagner d’une réflexion plus profonde sur les implications morales et éthiques, surtout lorsqu’ils touchent à la représentation de personnes décédées? Sans doute, l’affaire de « Digital Marilyn » et de ses semblables continuera de susciter le débat au sein de la communauté technologique et au-delà.
À l’ère de l’intelligence artificielle, où se situe la frontière entre l’innovation technologique et le respect de l’individu, et qui devrait en être le gardien?
Source : Engadget