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Meta réussira-t-elle à maintenir sa tactique de « consentement ou paiement » face aux contestations européennes ?

Peut-on réellement parler de consentement quand il est monnayé ? Voilà une question qui plane au sein de l’Union Européenne où les législateurs appellent Meta à abandonner sa tactique controversée de « consentement ou paiement » sur Facebook et Instagram.

Actuellement, l’entreprise exige des utilisateurs dans la région un tarif par compte de 9,99 €/mois sur le web ou 12,99 €/mois sur mobile pour ceux souhaitant éviter son pistage. Aucune autre option n’est proposée, signifiant que pour continuer à accéder aux deux réseaux sociaux mainstream gratuitement, les utilisateurs sont forcés d’accepter une perte totale de leur vie privée. Mais Meta se défend, invoquant une conformité avec les directives de la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJEU). Est-ce véritablement un choix juste pour les consommateurs ?

Dans une lettre ouverte, des membres du Parlement Européen accusent Meta de manipuler les utilisateurs en leur offrant un « faux choix » entre payer pour un abonnement sans publicité ou consentir à un suivi et profilage continu à travers son ciblage publicitaire basé sur la surveillance. La lettre est adressée à Nick Clegg, président des affaires mondiales de l’entreprise. Mais les MEPs vont plus loin, attaquant directement l’argument de Meta pour justifier les frais, indiquant que la CJEU stipule seulement qu’un tarif pour les utilisateurs non consentants pourrait être autorisé s’il est « nécessaire ».

« La vraie question est de savoir si la stratégie de Meta est légitime ou si elle représente une coercition économique ? »

Ils argumentent que les frais ne sont pas nécessaires pour financer leurs services, suggérant une troisième possibilité de présenter de la publicité contextuelle qui ne requiert pas de suivi personnalisé ni de surveillance. Des études suggèrent que la publicité contextuelle est presque aussi rentable que la publicité basée sur la surveillance.

Les MEPs exhortent donc l’entreprise à abandonner le « payez ou donnez votre accord » et à aligner son business sur les principes du GDPR, respectant les droits fondamentaux des citoyens et résidents de l’UE. Ils concluent leur lettre par un appel direct à Clegg, en tant qu’ancien MEP, à défendre les valeurs démocratiques.

Pour sa part, Meta affirme que les frais sont alignés sur d’autres abonnements numériques similaires. Cependant, la comparaison semble fallacieuse puisque Meta reçoit gratuitement le contenu qui remplit Facebook et Instagram de ses utilisateurs. Son abonnement sans publicité ne vend pas non plus l’accès à du contenu premium/professionnel.

La stratégie de l’entreprise de « consentement ou paiement » est également confrontée à des plaintes de la part des autorités de protection des consommateurs et de protection des données de l’UE, soulevant des questions sur sa conformité avec le GDPR et d’autres lois de protection du consommateur. Alors, Meta reconsidérera-t-elle sa position face à l’augmentation des critiques et des plaintes ?

Source : Techcrunch

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