« Dans l’espace, personne ne peut vous entendre ronfler. » C’est peut-être pour ça que la Voie Lactée, notre galaxie cosy et étincelante, ne cesse de nous surprendre avec ses récents potins célestes. Parmi ses stars (les vraies, pas celles d’Hollywood), il y a un trou noir pas comme les autres, un géant d’obscurité qui fait de l’ombre à ses petits camarades stellaires. Jusqu’à récemment, c’est comme si l’univers gardait secret le profil Tinder d’un trou noir supermassif, caché parmi 100 millions de prétendants, tous plus discrets les uns que les autres.
Imaginez un peu, ces trous noirs stellaires, formés suite au dernier soupir d’une étoile massive, peuplent notre galaxie par millions, mais restent aussi insaisissables que les véritables intentions derrière un « vu à » sur Messenger. Pourtant, grâce à un coup de pouce de la mission Gaia de l’Agence spatiale européenne, un trou noir stellaire est passé de « c’est compliqué » à « en relation » avec une vieille star géante dans la constellation de l’Aquila. Ce gros costaud, nommé Gaia BH3, pèse pas moins de 33 soleils. C’est le plus grand de sa catégorie jamais détecté dans notre galaxie, et devinez quoi ? Il réside à seulement 1 926 années-lumière de chez nous, un voisinage cosmique plutôt proche à l’échelle de l’univers.
« Un trou noir stellaire sort de l’ombre et c’est un poids lourd. »
La découverte de ce colosse était tout sauf évidente. Sans un entourage stellaire pour le nourrir et le faire briller aux rayons X, Gaia BH3 jouait à la meilleure partie de cache-cache cosmique depuis… eh bien, la nuit des temps. Avant lui, des trous noirs à sa taille n’étaient connus que dans des galaxies lointaines, ce qui nous fait nous demander si l’univers a d’autres secrets bien gardés juste sous notre nez astronomique.
Pour confirmer la taille de cette merveille céleste, les scientifiques ont utilisé les données des télescopes terrestres comme l’Observatoire européen austral, et déjà publié un préambule de leurs trouvailles, promettant une révélation encore plus détaillée en 2025. Ce qu’ils ont découvert, c’est que notre star en orbite autour du trou noir semble voyager léger, composée principalement d’hydrogène et d’hélium. Ce qui sous-entend que le précurseur de BH3 était du même acabit, supportant l’idée que les étoiles pauvres en métal sont les candidates idéales pour devenir des mega trous noirs après leur mort céleste.
Il semble que cette découverte soit une première preuve tangible reliant les étoiles pauvres en métal à la création de trous noirs stellaires massifs, jetant une nouvelle lumière sur la façon dont les anciennes mégastars finissent leur existence. Ce n’est probablement que le début d’une série d’études détaillées sur les systèmes binaires et les trous noirs stellaires, propulsés par les données récoltées autour de BH3 et sa compagne stellaire.
L’univers adore jouer avec nos attentes, et la découverte de BH3 par l’ESA est un rappel éclatant que l’espace est plein de mystères, attendant juste le bon moment pour être révélés. On a déjà hâte de voir quels autres secrets galactiques vont surgir de l’ombre, prêts à illuminer notre compréhension de l’infiniment grand. Et qui sait, peut-être qu’un jour, en scrutant les étoiles, on tombera sur un trou noir qui ne se cache pas derrière un « vu à » mais qui nous envoie un « wizz » lumineux à travers l’obscurité de l’espace.
Source : Engadget